Thèmes

lundi 15 janvier 2007

Nouveau thème : Nos visites d'expos de 2006 à 2008

Nous avons organisé les articles par lieux d'exposition et par noms d'artistes.

Nouveau thème : Liens

Les liens sont autant un outil de travail pour nous que des références pour nos visiteurs.
Nous essayons de nous limiter aux espaces qui présentent véritablement de l'art contemporain (et non de l'art modernes ou de l'art académique).
Vous pouvez bien sûr en proposer de nouveaux.

L'art contemporain vu différemment

Nous avons créé le thème "03.2 L'art contemporain vu différemment" pour continuer d'essaier de définir l'art contemporain. Cette partie était premièrement dédiée à l'examen de fin d'année et nous l'avons retranscrit. Peut-être ces différentes vues de l'art contemporain vous donneront des pistes ? C'est bien notre objectif.

Par Thibaut

Critique, "L'art et la Société", juin 2007

Le métier d’artiste s’est considérablement transformé au cours du XX ème siècle.

En effet, l’artiste crée à partir de nouveaux supports et matériaux dans le but d’interpeller le spectateur par le développement d’oeuvres parfois provocatrices.

1. Le statut de l’artiste contemporain

Depuis toujours, le métier d’artiste a du mal à s’imposer en tant que tel. Les artistes sont toujours confrontés aux critiques d’une société qui ne comprend pas leur art.
Aujourd’hui plus que jamais, les artistes contemporains sont remis en question puisque la société ne conçoit pas réellement les démarches et les enjeux des productions contemporaines.
Cela creuse un véritable fossé entre le public, qui a de plus en plus de préjugés vis-à-vis de l’art, et des artistes qui se battent pour imposer leurs points de vue.

Qu’est-ce qu’un artiste ? Voilà ce que le public se demande en visitant un musée ou des expositions, où l’art apparaît comme simpliste et "facile", où l’on entend souvent des remarques comme « j’aurais pu le faire », ou encore « moi aussi je peux gribouiller ça sur une feuille ! ».

Etre artiste est très difficile dans la société où nous vivons.
Ce qui caractérise l’artiste contemporain, ce sont ses nouvelles démarches, les nouvelles matières qu’il utilise. Il ne suffit plus de rester isolé dans un seul domaine mais d’aller au-delà, c’est-à-dire travailler en groupe, apprendre d’autres choses en partageant, en dialoguant. Bref, l’artiste, pour mieux évoluer, se tourne vers d’autres formes d’art comme le cinéma, la danse, la photographie ou bien la littérature, qui sont des sources inépuisables.

2. Une volonté de choquer ou d’interpeller le spectateur ?

En perturbant le public dans ses réflexions psychologiques, les artistes ne mettent pas seulement sa vision en action, mais aussi son ouïe, son toucher, son sens de l’équilibre.

Bon nombre d’artistes peuvent être considérés par la société comme provocateurs alors que faire scandale n’est pas leur but. Il faut en effet se méfier des apparences.

Par exemple :
- Lizène, en 2006, constitue une œuvre où il va peindre avec sa propre matière fécale afin de nous montrer que l’art peut se faire avec tout et que le corps de l’artiste suffit à faire une œuvre. On pourrait donc facilement penser que ce dernier recherche le scandale mais il n’en est rien. Labelle-Rojoux réalise aussi des sculptures avec des matériaux de construction qu’il peint, cela donne naissance à des créatures monstrueuses ou des sculptures étranges. (cnfr 04.1.1 A. Labelle-Rojoux)

D’autres artistes réalisent des œuvres qui peuvent être considérées comme assez simples ou même carrément folles mais leur message est recherché et, comprendre ce qui se cache derrière n’est pas toujours évident.

Par exemple, Jeroen Van Bergen se base sur les dimensions d’une toilette standard afin de construire des maquettes d’immeubles hallucinants et surtout inhabitables. (cnfr 04.1.2 J. Van Bergen)

On choquait hier en montrant des choses qui ne correspondaient pas à ce que le public attendait d’une oeuvre d'art. Ce même public est aujourd’hui choqué par des activités qui ne correspondent pas à ce qu’il attend d’un artiste.


3. Comment se reflète l’art dans la société ?


L’art contemporain est tout simplement omniprésent ! Presque partout où nous allons, notre regard "croise" des oeuvres d’art.
Mais face au nombre grandissant de nouvelles formes d’art, le public se sent déstabilisé.
En effet, certains matériaux utilisés comme des objets manufacturés, les plastiques ou les déchets peuvent amener le public à critiquer davantage.

Il y a deux grandes catégories de public : tout d’abord, il y a le public qui apprécie l’art contemporain ou qui va être conquis, au terme d’une visite où il rend compte que l‘art contemporain n’est pas aussi absurde et simpliste qu’il n’y paraît initialement. Ensuite, vient la seconde catégorie de public, qui refuse de croire que l’art contemporain possède un quelconque intérêt.

Pour les personnes qui veulent s’intéresser à l’art contemporain, certaines explications sont souvent une clef essentielle pour comprendre et apprécier les oeuvres. C’est pour cela que les galeristes et critiques jouent un rôle important entre le public et les oeuvres.

Par Elisabeth

Critique, "Le financement de l’Art en Communauté Française", juin 2007

Introduction

Au cours de cette année, nous avons pu admirer beaucoup d’œuvres d’art dans toutes sortes de galeries différentes. Mais, nous sommes-nous déjà demandé comment elles fonctionnaient financièrement ? C’est à cette question que je tente de répondre à travers mon travail.

Les Centres d’Art subventionné

Premièrement, il est utile de comprendre quel est le rôle des centres d’Arts subventionnés. Ils priment la promotion de l’artiste et son expression plutôt que l’aspect commercial.

Ces centres sont entièrement gérés par les communautés (et plus précisément, par le Service des Arts plastiques en Communauté française. Ce service est aussi l’organe compétent pour l’artisanat de création et le design en Wallonie et à Bruxelles. Il joue différents rôles et intervient à différents niveaux).

Quelle serait la différence entre les musées d’art subventionnés par la Communauté Française et les centres d’Art contemporain et les Associations de Promotion subventionnés ?

D’une part, on a les musées d’art subventionnés par la Communauté Française, parmi lesquels on retrouve notamment le Musée des Arts Contemporains de la Communauté Française (MAC’S) qui se situe sur l’ancien charbonnage du Grand-Hornu dans la région de Mons-Borinage. Il a été ouvert en septembre 2002.
D’autre part, on trouve les centres d’art contemporain et les associations de promotion subventionnés, parmi lesquels on peut citer à Liège les Brasseurs ou encore l’Espace Flux.

Depuis 1993, l’espace Brasseurs est situé dans un vieil entrepôt industriel au cœur de Liège et son rôle est de produire, promouvoir et diffuser les œuvres d’artistes plasticiens. Mais ce centre organise aussi des manifestations telles que danse, théâtre, etc.

Quant à l’espace Flux, il se situe rue Paradis, en face du bâtiment des contributions. Il organise des expositions destinées à faire découvrir l’art contemporain. Son atout supplémentaire est qu’il bénéficie d’une revue subventionnée par la Communauté française qui est le « Flux News ». Cette revue est un trimestriel de 32 pages qui parle de l’actualité de l’Art contemporain aussi bien en Belgique qu’à l’étranger.

Les galeries privées

Contrairement aux Centres d’Art subventionnés, les galeries privées sont plus considérées comme un « business ». L’aspect commercial est au centre des préoccupations puisque les propriétaires de galeries privées vivent des ventes d’œuvres d’Art. Toutefois, la galerie se donne également un rôle culturel en laissant l’entrée gratuite à tout public.

Ici, le galeriste propose à un artiste, dont le travail l’intéresse (ou parfois le chamboule!), d’exposer en son lieu. Lorsqu’une œuvre d’art est vendue, la galerie prend un pourcentage sur le prix de l’œuvre.

Quant à l’artiste, il doit, sur le prix de l'oeuvre moins la part de la galerie, payer une somme à l’Etat et rembourser le matériel qu’il a utilisé pour créer l’œuvre avant de se payer
.
Par Julie Jaspar

Critique, "La Provocation", juin 2007

La provocation dans l'art contemporain

Depuis toujours l’art provoque et continue de provoquer en allant toujours plus loin. À travers ce texte, je vais tenter de vous montrer jusqu’où l’art contemporain peut aller et surtout les raisons de cette provocation

Les artistes modernes qui créaient des œuvres provocantes, s’attachaient plus à la nudité du corps humain qui, on le sait, était un sujet tabou. (L'Origine du Monde, Courbet). Le résultat de l'évolution de nos mœurs à contribué à ce que les artistes contemporains trouvent d’autres moyens pour faire passer leurs messages de manière provocante. Ils utilisent alors toutes sortes de choses, d’objets dont on ne se soucie pas, tels que des excréments, des vieilles culottes, des oiseaux morts, des déchets,…. Par ce fait, ils vont pouvoir non seulement faire passer leur message de manière provocante mais aussi afficher un message qui se rapproche encore plus de notre société.

Leur but principal de cette provocation est de faire réagir les gens face au problème mis en œuvre, souvent des problèmes que l'on côtoie dans la société actuelle.

Cependant, certains artistes utilisent cette technique à mauvais escient. Beaucoup veulent choquer juste pour pouvoir se faire un nom dans le milieu par le biais des médias, ou encore, juste pour le plaisir de provoquer sans avoir de message à transmettre. Vu l'abondance des messages sur une seule œuvre, il est donc préférable d'avoir des notions d'art contemporain.

Néanmoins, la provocation dans les œuvres quelles qu’elles soient, peut être un avantage pour pouvoir rentrer dans certaines galeries qui recherchent ce style. En effet, l’art contemporain est un art qui est plus difficile d’accès et qui compte moins de galeries que celles de l’art moderne. L'artiste va donc pour se distinguer des autres, faire appel à la provocation.

On constate effectivement que bien que la provocation soit devenue un moyen comme un autre de se faire entendre, chaque artiste peut choquer ou déranger à sa manière les certitudes du spectateur ou celles du galeriste (Wim Delvoye, Jacques Charlier, Tsuneko Taniuchi,…). (cnfr 04.1.3 Tsuneko Taniuchi)

D'ailleurs, l’art contemporain ne se limite plus à exposer des œuvres dans des galeries, mais va jusqu’à s’installer dans la rue. l'artiste fait alors passer son message à un plus vaste public qui n'est pas forcement initié à l'art contemporain mais qui peut découvrir une nouvelle figure d'expression.

Les artistes contemporains tendent à dépasser le plus la limite de la frontière de l'art. En effet, l'art contemporain transgresse les règles traditionnelles de l'art. C'est d'ailleurs pour cela que les mots "art contemporain" renvoient déjà à une certaine forme de provocation qui suscite des réactions négatives de différentes catégories de publics.

Cependant, les critiques d'art, galeristes, collectionneurs,… intègrent ces transgressions puisqu'ils vont permettre d'élargir les frontières de l'art.

En outre les messages des artistes contemporains ne sont pas si simples à comprendre car pour eux le plus important est le canal de communication qu'ils empruntent pour venir jusqu'à nous.

En conclusion, bien que le résultat final dépende de l'artiste, le but principal d'une provocation est de se faire remarquer. Ainsi elle capte ou retient l'attention des spectateurs mais également celle des médias. Elle a toujours perturbé les mentalités en place. C’est également elle qui a fait évolué les esprits, voire les mœurs ou la civilisation. Même si celle de l’art contemporain peut paraître abstraite ou gratuite, elle nous propose une vision personnelle du monde dans lequel nous vivons.


Par Florie

Critique, "Artiste contemporain, quelle démarche ?", juin 2007

Artiste contemporain, quelle démarche ?

Il existe des études pour devenir médecin ou journaliste mais alors un artiste comment fait-il lui, pour faire ce dont il rêve ? Devenir artiste contemporain n’est pas chose facile. C’est tout d’abord un art de vivre. On ne choisit pas du jour au lendemain : « Bonjour, je voudrais être artiste contemporain ! ». Il tout d’abord bien comprendre ce qu’est exactement l’art contemporain.

Pour commencer, apporter une définition à l’art contemporain est une chose pratiquement impossible à faire puisque ce type d’art refuse de s’enfermer dans des règles, une idée commune. L’art contemporain est loin d’être réductible à une idée, un concept, un objet, une image. On ne pourrait lui apporter qu’une définition contextuelle, propre à chaque œuvre de chaque artiste. Cet art exige la connaissance d’un contexte artistique assez spécialisé. En effet, il faut surtout savoir distinguer l’art contemporain de l’art moderne, bourgeois, ou encore classique. Une fois cette distinction faite, on est fin prêt à aborder toute la ramification dans l’art contemporain même. C’est comme ça que nous découvrons sans encombre que le grand public est peu initié à l’art contemporain.

De plus, toute forme de grandes institutions publiques se voit complètement rejeté par l’art contemporain. Trop médiatisé, trop «société de consommation». L’univers de l’art contemporain a préféré choisir l’effort d’un petit pourcentage de population initiéé à l’art contemporain. De toute façon, le contraire aurait tout simplement contredit leur manière de penser.

Une fois que l’artiste a bien compris dans quoi il s’engageait, l’important dans la suite c’est de percer. Mais comment va-t-il s’y prendre ? Disons qu’en tout premier lieu, il faut avoir un peu de chance, des occasions et un caractère bien trempé, bref oser… Malgré tout, l’artiste ne peut échapper à la case «médiation», il est bien obligé quelque part de se faire connaître ainsi que ses œuvres. Un premier bon moyen d’y arriver c’est le collectif d’artistes. Mais déjà un problème se pose : où faut-il exposer ? En effet, pour pouvoir exposer son travail, il faut trouver un espace. Mais pour trouver celui-ci, il faut trouver un Centre d’Art Contemporain pour monter son exposition collective. Ensuite, l’artiste devra faire un maximum d’expos collectives ainsi que des expos personnelles si l’occasion se présente. Aussi, un outil essentiel pour monter la carrière d’un artiste est un dossier.

Ensuite, il s’agit pour l’artiste de très vite choisir son « camp ». Il faut sélectionner les galeries en fonction du public qu’il veut toucher ainsi que le message qu’il veut faire passer.
L’étape suivante pour l’artiste est la conséquence directe de l’étape «galeriste» : les critiques d’art et les revues. Bien sûr la critique elle-même, est étroitement liée à la revue d’art étant une bonne «pub» ce qui fait d’elle un instrument incontournable pour l’artiste.

Devenir artiste contemporain est vraiment loin d’être d’une simplicité qui tombe sous le sens. D’abord savoir pourquoi on veut être artiste, ensuite il ne reste plus qu’à avoir un don, une qualité artistique et créatrice, accompagnés de beaucoup de travail, de persévérance et de chance. Faire son chemin en tant que spectateur est déjà un véritable parcours du combattant (voir article « l’art dans l’i-média), ne parlons pas de ce qu’un artiste peut trouver comme obstacle sur sa route…

Sans oublié que l’ultime étape pour l’artiste serait dans l’exposition de ses œuvres dans des foires ou biennales cotées telles que la Foire de Bâle ou la Biennale de Venise. L’aboutissement pouvant être une représentation de ses créations dans un musée comme par exemple le Centre Pompidou à Paris.

Par Laetitita

Critique, "L'art peut-il changer le monde ?", juin 2007

L’art peut-il changer le monde ?

À travers l’histoire de toutes les sociétés, l’art a eu plusieurs fonctions. Ces dernières changèrent d’une époque à une autre. Ce rapport constant entre «l’art» et «la société» est donc une problématique puisque les fonctions de l’art ne se définissent pas pareillement aujourd’hui, et celui de demain se définira différemment selon la société qui le verra naître.

Tout d’abord, une rencontre entre l’homme et l’œuvre est analogue à celle qui peut exister entre deux êtres. Les arts s'adressent à l'esprit. Nous pouvons faire l'expérience de tout le spectre des émotions et de la diversité humaine par les arts. Ils touchent notre imagination en alimentant notre moteur créatif et nous montrent comment transformer le monde qui nous entoure et nous aident à changer notre univers intérieur. Les arts créent la beauté et l'ordre là où ils semblent absents. L'acte créatif peut révéler et mettre puissamment en lumière les contrastes et les contradictions, s'adresser directement à des auditoires diversifiés et franchir les frontières géographiques, linguistiques et éducatives.

Si l'art peut infléchir le cours de l'histoire et la façonner par son pouvoir, c'est qu'elle serait vectrice d'idées! L’art est un acte gratuit, libre de tout, y compris de sens. Voilà l'ultime liberté! Or, on aime ou on n'aime pas, c'est uniquement une question de goût. Son domaine, celui du poète, du musicien ou de l'artiste plastique, c'est d'être un guide des hommes.

A travers deux années d’option art d’expression, j’ai découvert un univers particulier, surprenant et des artistes assez différents, étonnamment abordables. Ma vie a changé.

C’est un univers particulier, chargé d’émotions et habité d’artistes qui s’est ouvert à moi, à ma sensibilité d’étudiante et de jeune femme de 18 ans. La découverte de l’art m’a aidéé à voir jusqu’où il est possible de penser et de se penser.

Par Manon

Nos conclusions provisoires

(Michel François, Muhka, Anvers)

Nous avons créé le thème "03.1 Nos conclusions provisoires", celui-ci a pour but de définir l'art contemporain, notamment via nos interprétations et via un article de journal que nous avons écrit et qui a été publié dans le Flux News d'Avril 2007. Nous avons tenté de donner une définition à l'art contemporain en le plaçant dans différents contextes : les médias... En cliquant sur "03 Nos conclusions provisoires" dans le menu "THEMES", vous pourrez directement accéder à l'introduction, la tentative de définition et à la conclusion que nous avons pu réaliser. Vous pourrez également réagir, comme toujours, à cet article.
Par Thibaut

L’art contemporain, un monde à part ?

L’art contemporain peut sembler étrange et étranger au grand public, car il éclate les codes de la culture académique. Il existe ainsi, entre les initiés, les débutants et les récalcitrants, de nombreux fossés… que nous avons en partie franchis lors de notre rhétorique au Collège Ste-Véronique de Liège. Par l’intermédiaire de notre option « arts d’expression » (4h/semaine, comme l’option latin, sciences, math, langues ou économie), nous avons en effet été immergés dans ce milieu parfois critiqué ou, le plus souvent, méconnu, par notre entourage direct.
Il est vrai que, lors de la visite de notre première exposition, « Frontières cordiales » de Jacques Lizène et Arnaud Labelle-Rojoux, nous avons eu l’impression d’être jetés dans l’océan, sans même savoir nager. Mais au fil du temps, à force de patauger, d’oser esquisser quelques mouvements, nous sommes vite parvenus à flotter, pour finir par nous sentir comme de vrais petits poissons dans l’eau !

Pour cela, il nous a fallu apprendre les rudiments d’un nouveau mode d’expression, changer nos habitudes de consommateurs d’images, accepter d’abandonner nos certitudes et découvrir les portes les plus cachées… Bref, parcourir un chemin semé d’embûches, mais réellement enrichissant !

Par Cécile

Sur les bancs de l’art contemporain.

L’art contemporain utilise un langage particulier. Dès lors, comment serait-il accessible sans passer par un apprentissage ? Sans les bases de grammaire anglaise et des codes de l’informatique, il nous serait bien difficile de nous débrouiller dans ces deux matières. Pourquoi en serait-il autrement pour l’art contemporain ?

Pourtant, contrairement à l’anglais et à l’informatique, le langage de l’art contemporain est très peu repris dans les programmes scolaires. Malgré les efforts et les engagements pédagogiques de certaines écoles par des activités d’éveil, l’accès à l’art en général est assez limité. La réforme récente des programmes en ce qui concerne l’éducation artistique au premier degré de l’enseignement secondaire n’en est qu’une illustration parmi bien d’autres.

Outre l’initiation aux codes, un investissement personnel est nécessaire pour quitter nos habitudes de jeunes consommateurs passifs destinés à devenirs des adultes lobotomisés qui travaillent pour gagner de l’argent et pouvoir le dépenser par la suite dans des compensations et des détentes... Mais n’est-ce pas primordial de découvrir le plaisir d’apprendre, la satisfaction face à l’effort accompli, l’existence d’autres manières de voir la vie ? L’impulsion de cette ouverture devrait être accessible à un maximum de jeunes !

Au Mukha, nous avons croisé de nombreux groupes d’enfants. La Flandre semble donc se soucier davantage de la question d’accès à la culture exigeante. Les classes de maternelles sont, par exemple, prises en charge par une équipe pédagogique spécialement formée qui les amène à s’adapter aux structures du musée ainsi qu’à la complexité des œuvres et non le contraire. L’art fait partie intégrante de la vie, sans pour autant, se médiocriser. Pas de « prémâchage » mais bien des clés dès le plus jeune âge!

L’initiation aux rudiments de nouveaux langages, l’apprentissage du plaisir de la découverte et de la réflexion personnelle, l’intégration d’une culture vivante et en recherche, l’habitude de passer la porte des musées… voilà ce qu’il faudrait mettre en œuvre à grande échelle !

Par Jill et Julie

Jeudi soir… Cauet ou nocturne des galeries d’Anvers ?

Née dans la société de consommation, notre génération ne peut qu’être trop attirée par l’émotion facile et le lymphatisme. Pour beaucoup, il ne faut surtout pas réfléchir, plutôt rêver à un idéal scintillant, combler ses frustrations en consommant, en s’assommant devant l’écran, en se divertissant sans se prendre la tête… tout en se cultivant quand même un peu, pour ne pas « avoir l’air bête ». La culture dans cette optique là est destinée à distraire et à « paraître ».

Comme les feuilletons, les jeux, les skyblogs, les sites de reportages choquants (Rotten, par ex.), le cinéma hollywoodien, la musique de Skyrock ou la littérature « facile », les arts plastiques ont comme but l’évasion et le consensuel rassurant.

Dès lors, la télévision occupe le temps, la musique l’espace et les livres l’esprit… Il est plus aisé d’écouter du David Guetta, de lire Marc Lévy, de regarder " Prison break", d’acheter une reproduction de Monet que de s'investir dans une œuvre plus exigeante. C’est sûr, écouter Camille, lire Marguerite Duras, regarder Inland Empire ou visiter Art Brussel demande davantage d’implication.

Grâce à notre expérience, nous voyons aujourd’hui l'art comme un langage qui nous conduit à accepter d'être déroutés, qui nous bouscule dans notre vision du monde, qui remet nos habitudes et nos certitudes les plus ancrées en question. Bref, qui nous libère !

Par Charlotte, François et Manon

C’est de l’art ça ?!

Tout au long du XXème siècle, l’art moderne a déjà bien bouleversé les règles de l’art classique. Le grand public n’a d’ailleurs pas encore digéré qu’un urinoir, une scarification, un mode d’emploi, un poster signé, un fromage sous verre ou une crotte en boîte puisse « être de l’art ».

Aujourd’hui encore, les réflexions que nous entendons régulièrement autour de nous sont « c’est moche ! », « je ne mettrais pas ça chez moi », « mon fils pourrait le faire en maternelle », « payer aussi cher pour ça ! », « ils sont fous », « n’importe quoi ! »… L’art contemporain continue dans cette voie : l’œuvre n’est pas destinée à être pratique à stocker, à faire plaisir, à « être belle ». L’art a bel et bien évolué et le support de l’œuvre en témoigne largement, n’en déplaise….

Lorsque nous avons visité des lieux où l’art contemporain est en recherche, nous avons d’abord eu le sentiment de nous retrouver dans « un grand bazar », où sont disposés une multitude d’objets hétéroclites sortis de leur contexte traditionnel : des chaises suspendues au plafond (Lucile Bertrand), des peintures réalisées sur d’anciennes portes (Walter Swennen), des dessins gribouillés sur des enveloppes usagées (Jacques Lizène), une porte de jardin (Pol Matthé), un lampadaire (Peter Piller et Christof Zwiener), des piles de feuilles pour Fax (Alain Bornain), des portraits de familles banals (Hassan Darsi), des vieux pots de peintures (Jean-Pierre Ransonnet), de la frigolite (Honoré d’O), des oreillers souillés, des mannequins de magasin, de vieux baffles, des briques …
Au début de notre parcours, il nous était difficile d’adhérer à ce type d’art. Ce n’est pas étonnant vu que beaucoup n’ont toujours pas reconnu certaines œuvres du début du 20ème siècle, malgré leur influence notoire sur l’art et sur la société.

En attendant, l’art contemporain, lui, s’adapte à la société, à ses habitudes, à ses langages, ce qui est une belle opportunité pour notre génération : surfer et chatter fait en effet partie de nos activités quotidiennes. Pour nous, pousser la porte d’une galerie présente bon nombre de problèmes car il nous faut trouver l’adresse de l’exposition et le temps pour y aller, oser sonner… ce qui peut en décourager plus d’un. Ce n’est pas le cas des liens. Tamara Lai, Denis Cointe, Olga Kisseleva ou Nicolas Guillemin nous ont fait partager leur univers sans quitter notre bureau, entre une recherche pour le cours de sciences et une visite d’un skyblog.

Bien sûr, il faut un peu fouiller… explorer le web-art, ne se peut se faire en deux « clics » sur Google !

Par Elisabeth, Florie et Laura

L’art contemporain dans l’e-médias ?

Alors, tenté par l’art contemporain ? Encore faut-il le trouver…

Première étape, nous rassemblons les infos (listes d’expos, affiches, dépliants, explicatifs…) : office du tourisme, médiathèques et librairies, Internet, agendas et articles de journaux (Spectacle, Liège 04, Le Soir, La Libre Belgique, La Meuse), émissions de radio et de télé régionale…
Le dépouillement des résultats est laborieux : quelques minutes à la radio et la télé ou quelques lignes dans les journaux pour les évènements (comme l’expo de Spilliaert il y a quelques mois), informations très générales sur les musées d’art (« contemporain ? qu’est-ce que vous voulez dire par là ? vous cherchez des peintures ?»), liste des centres d’art subventionnés sans explication possible et papillons d’expositions d’art décoratif (dit « art bourgeois ») à l’office du tourisme, articles publicitaires dans les revues et journaux locaux visant le touriste culturel du week-end…

Deuxième étape : on visite. C’est là qu’on se rend compte que ça devient compliqué. Les recherches nous donnent des pistes en vrac. Expositions d’art moderne, galeries d’art décoratif, centre de recherche artistique s’entremêlent. Et même, ces centres font partie d’un milieu caché dans tous les sens du terme. Où sont les enseignes ? Les Brasseurs à Liège et le NICC à Anvers, par exemple, ne sont pas d’une extrême visibilité ! Les seules galeries accessibles sans localisation préalable, à Liège, vendent des tableaux qui « donneraient bien au dessus du canapé ».

Troisième étape : on se pose des questions. Si l’art qu’on me présente en premier lieu n’est soi-disant pas de l’art contemporain, comment l’aurais-je su et comment aurais-je fait pour découvrir ce véritable art contemporain sans les coups de pouce du cours d’arts d’ex. ?

Quatrième étape : pousser le bouchon, c’est-à-dire entrer dans des galeries privées exigeantes, qui prônent un art d’investigation « pointu », pour un public averti. Là, il faut vraiment connaître avant de chercher. Souvent, la promotion se fait par le site web (et un blog avec des textes, des interviews sonores, des photos et une possibilité de laisser des commentaires, pour la Galerie Nadja Vilenne), par les foires et par des magazines spécialisées comme le H-art, qui touche le public le plus international et connaisseur possible. Evidemment, les galeries privées ne jouent pas le même rôle que les musées ou les centres subventionnés. Pour continuer à fonctionner, elles doivent vendre. C’est pourquoi elles ciblent la population la plus susceptible d’acheter l’art contemporain qu’elles présentent : ici, les musées et les collectionneurs avisés.

Conclusion : arriver aux portes de l’art « contemporain », au sens artistique du terme et non au sens temporel, est loin d’être enfantin. Plus le public cible est large, plus la publicité sera visible dans les lieux les plus fréquentés par la foule. Plus le public est spécialisé, plus la publicité se fera discrète, voire invisible pour celui qui ne sait pas où chercher. Nous pouvons donc affirmer que l’initiation à l’art contemporain nous a demandé une réelle enquête, carte en main…

Par Laetitia, Julie et Thibaut

Retour du pays de la quatrième dimension…

Voilà, nous avons parcouru un pays inconnu et nous avons survécu… Survécu à quoi ? A l’apprentissage de nouveaux codes, à la critique de la société à laquelle nous allons participer, à la remise en question de nos habitudes les plus ordinaires… Finalement, nous avons accepté d’être dérangés !

Cela n’a pas toujours été facile, même avec une base de connaissances en histoire de l’art et un guide qui nous ont donné des repères, même avec l’aide que les galeries nous ont accordée.

Pour monsieur x ou madame y, les difficultés du « parcours initiatique » seraient bien sûr multipliées. Pour eux, en effet, ni cours ni intermédiaire ni visite guidée dans des galeries privées ni horaire régulier prévu pour progresser de semaine en semaine !

Mais ça vaut la peine qu’on veut bien se donner ! Nous avons pris conscience que l’art est essentiel à la compréhension du monde. Il nous apprend à développer notre réflexion et notre sensibilité. Il élargit nos horizons. Il enrichit notre culture et nous aide à grandir en nous éveillant aux différentes formes d’expression et en nous poussant à chercher une autre source d’épanouissement que les divertissements qui abrutissent.
De plus, à la découverte d’un nouveau domaine, s’ajoute la satisfaction de ne plus se sentir démuni et exclu face à la complexité de l’inconnu. Nous savons désormais que nous sommes capables d’appréhender le monde, même sans les critères préétablis que l’on s’impose par paresse ou peur du changement.

Par Cécile et Thibaut

Tentatives de synthèse

Ce thème rassemble nos écrits de synthèse.

Le "03.1 Nos conclusions provisoires" raconte principalement notre immersion dans l'art contemporain, "un monde à part", comme l'adresse du blog l'indique. Cet article est paru dans le Flux News de mars 2007.

Le "03.2 L'art contemporain vu différemment", parcourt l'art contemporain selon diverses thématiques (la société, la provocation, l'art à Liège...).

dimanche 14 janvier 2007

Nos objectifs

Mars 2007, au Muhka (Anvers)

A 18 ans, entrer dans le monde de l'art contemporain est une sacrée aventure!
(voir 03.1. "Nos conclusions provisoires")
Nous ne faisons pas partie d'une école d'art. Notre option, "arts d'expression", prend la même place dans l'horaire du 3ème degré général que le latin, la langue 2, l'économie, les math ou sciences fortes.
A raison de 4h/semaine, qui ont peu à peu débordé sur le week-end à mesure que notre enthousiasme grandissait, nous nous sommes intéressés aux galeries, sites web, articles spécialisés...
Ce blog, mis en route en 2007, a pour but de rassembler les découvertes et les questionnements de chacun, pour les ouvrir sur l'extérieur, les approfondir, les confronter...
Artistes, critiques, galeristes, responsables de centres subventionnés, commissaires, historiens d'art, étudiants et amateurs d'art, vos commentaires, questions et suggestions (en commentaire ou en mail pour les fichiers attachés à mondeap.art@gmail.com) nous intéressent!
L'année scolaire prochaine, nous serons sortis du secondaire pour entamer nos études supérieures. A leur tour, les rhétos 2007-2008 publieront leurs articles et poursuivront ce travail à leur manière.
Cette année (en 5ème), ils participent à "Luxembourg capitale européenne de la culture 2007". Une exposition itinérante (Euregio) présentera, en septembre-décembre, leurs panneaux explicatifs et leur documentaire vidéo sur le cinéma belge (leur blog: http://meta2e-stv.skyrock.com)

Copyright des photos utilisées sur le blog

Vous avez reconnu une image vous appartenant?

Ce blog est d'intérêt pédagogique et non marchand.

Si vous désirez modifier, ajouter ou supprimer des photos d'oeuvres, écrivez-nous (mondeap.art@gmail.com) et nous ferons rapidement le nécessaire.

Merci!

Un petit mot du prof

La découverte de l'art contemporain en 10 mois, à raison de 4h par semaine, dans un contexte scolaire (du secondaire général), une gageure?
Non, à en croire l'énergie que Cécile, Charlotte, Elisabeth, Florie, François, Jill, Julie D., Julie J., Laetitia, Laura, Manon et notre webmaster Thibaut ont déployée dans ce projet!

Quelques sorties à Liège, des découvertes sur le Web, des lectures (parfois ardues...), une excursion (Muhka, galeries et centres d'art à Anvers) ont révélé une motivation surprenante et un bel esprit de groupe.
Ensuite, les visites individuelles (Liège, Bruxelles, Luxembourg), les interviews, l'édition d'un article de groupe dans le Flux News de mars 2007 et, enfin, la construction de ce blog ont progressivement mené chacun vers l'autonomie, autant dans l'approche d'un travail plastique que dans l'écriture sur un artiste ou une exposition.

Voilà, bonne lecture!
N'hésitez pas à leur laisser des suggestions, questions et commentaires...

Marie Guérisse

Ouverture du site

Le groupe 2007, chez Maes & Matthys
Mai 2007.
Etudiants en rhétorique du Collège Ste-Véronique de Liège, nous avons décidé de créer un blog consacré à notre découverte de l'art contemporain.

Par Thibaut (le webmaster)