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lundi 15 janvier 2007

L’art contemporain dans l’e-médias ?

Alors, tenté par l’art contemporain ? Encore faut-il le trouver…

Première étape, nous rassemblons les infos (listes d’expos, affiches, dépliants, explicatifs…) : office du tourisme, médiathèques et librairies, Internet, agendas et articles de journaux (Spectacle, Liège 04, Le Soir, La Libre Belgique, La Meuse), émissions de radio et de télé régionale…
Le dépouillement des résultats est laborieux : quelques minutes à la radio et la télé ou quelques lignes dans les journaux pour les évènements (comme l’expo de Spilliaert il y a quelques mois), informations très générales sur les musées d’art (« contemporain ? qu’est-ce que vous voulez dire par là ? vous cherchez des peintures ?»), liste des centres d’art subventionnés sans explication possible et papillons d’expositions d’art décoratif (dit « art bourgeois ») à l’office du tourisme, articles publicitaires dans les revues et journaux locaux visant le touriste culturel du week-end…

Deuxième étape : on visite. C’est là qu’on se rend compte que ça devient compliqué. Les recherches nous donnent des pistes en vrac. Expositions d’art moderne, galeries d’art décoratif, centre de recherche artistique s’entremêlent. Et même, ces centres font partie d’un milieu caché dans tous les sens du terme. Où sont les enseignes ? Les Brasseurs à Liège et le NICC à Anvers, par exemple, ne sont pas d’une extrême visibilité ! Les seules galeries accessibles sans localisation préalable, à Liège, vendent des tableaux qui « donneraient bien au dessus du canapé ».

Troisième étape : on se pose des questions. Si l’art qu’on me présente en premier lieu n’est soi-disant pas de l’art contemporain, comment l’aurais-je su et comment aurais-je fait pour découvrir ce véritable art contemporain sans les coups de pouce du cours d’arts d’ex. ?

Quatrième étape : pousser le bouchon, c’est-à-dire entrer dans des galeries privées exigeantes, qui prônent un art d’investigation « pointu », pour un public averti. Là, il faut vraiment connaître avant de chercher. Souvent, la promotion se fait par le site web (et un blog avec des textes, des interviews sonores, des photos et une possibilité de laisser des commentaires, pour la Galerie Nadja Vilenne), par les foires et par des magazines spécialisées comme le H-art, qui touche le public le plus international et connaisseur possible. Evidemment, les galeries privées ne jouent pas le même rôle que les musées ou les centres subventionnés. Pour continuer à fonctionner, elles doivent vendre. C’est pourquoi elles ciblent la population la plus susceptible d’acheter l’art contemporain qu’elles présentent : ici, les musées et les collectionneurs avisés.

Conclusion : arriver aux portes de l’art « contemporain », au sens artistique du terme et non au sens temporel, est loin d’être enfantin. Plus le public cible est large, plus la publicité sera visible dans les lieux les plus fréquentés par la foule. Plus le public est spécialisé, plus la publicité se fera discrète, voire invisible pour celui qui ne sait pas où chercher. Nous pouvons donc affirmer que l’initiation à l’art contemporain nous a demandé une réelle enquête, carte en main…

Par Laetitia, Julie et Thibaut

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