Thèmes

dimanche 24 février 2008

Mamac, jeunes artistes congolais

Par Caroline Grisard

Les aides apportées aux pays d’Afrique sont-elles vraiment adéquates ?!



Exposition d’œuvres congolaises modernes. Cette exposition est avant tout un dialogue entre la ville de Liège, la ville de Lubumbashi et la ville de Kinshasa. Elle reprend des œuvres de différents artistes congolais de Lubumbashi et de Kinshasa. C’est la première fois que ces artistes exposent leurs œuvres en dehors de la République Démocratique du Congo. Du 1er novembre au 2 décembre 2007.

Cette exposition aborde d’une manière générale les conditions de vie pitoyables des Congolais. Elle est touchante car ce sont des témoignages directement représentés grâce à l’art. Les personnages ainsi que les affiches sont intéressantes car si on se rend plus ou moins compte de l’état dans lequel se trouve les Africains, on ne s’imagine pas comment l’aide qu’on leur propose est reçue et rentabilisée. L’œuvre nous dévoile visiblement que l’aide apportée par les pays riches aux pays d’Afrique est totalement inadaptée, inutile et que les Africains se portent mal.

Tout d’abord, les matériaux utilisés pour représenter les Congolais sont : du fer (rouillé), des plastiques fondus et des sachets poubelles. Ceux-ci traduisent bien évidemment leur état inhumain, maladif, pitoyable, malsain, sale, pauvre, triste, sinistre…
En revanche, les matériaux utilisés pour représenter les aides des pays riches sont du plastique et de l’aluminium. Le contraste de couleur est flagrant entre l’argenté des carrés de préservatifs et le noir-brun des personnages.

Ensuite, le problème du sida chez les très jeunes enfants nous est exposé. Les parents ont normalement un rôle protecteur et rassurant à tenir à l’égard de leurs enfants, mais dans le cas présent, ils n’ont plus la force ou ne sont plus capables de les aider et de les soigner. Ils sont tout simplement trop faibles pour gérer leur propre vie et ne savent donc pas s’occuper de celle de leurs enfants.

Enfin, l’œuvre de Tshimé dénonce clairement une aide des pays riches non-appropriée par rapport au besoin des Congolais. En effet, ce peuple a besoin d’être reconstruit avant de recevoir des aides secondaires. C’est un poignant appel au secours lancé à nos pays.

Pour conclure, l’œuvre est performante car elle nous émeut. Elle nous apporte un sentiment de compassion, elle nous incite à réfléchir, elle nous fait nous sentir coupable, elle montre que nous sommes incapable et surtout, elle nous donne envie de réagir.

Icare, Klein

Par Caroline Togni

Klein dans "Icare".

L'œuvre de Yves Klein est vraisemblablement inspirée du poète Ovide et reprend le thème de la chute d’Icare.Ici, “le saut dans le vide” représente l’artiste lui-même prêt à sauter d’un immeuble.Il semble vouloir fuir la vie sur terre et conquérir l’espace aérien, l’absolu. Sa chute ne peut être qu’inévitable.Mais son audace n’interrompt cependant pas la continuité de la vie: un cycliste imperturbable ne prête aucune attention à cet évènement tragique et poursuit son chemin.On note par ailleurs une analogie entre cette scène et celle de la chute d’Icare de Bruegel où un laboureur, un berger et un pêcheur absorbés par leur travail, assistent impassibles à la noyade d’Icare.En d’autres termes, chacun détient son destin et une aventure absurde ne peut en aucun cas troubler le cours de la vie. La revisitation de ce thème classique apporte un sens nouveau. Selon “Itinéraires d’artistes”, Klein fait allusion à l’homme moderne en quête de profit et à son besoin inassouvi de biens de consommation. Son sentiment d’insatisfaction ne peut qu’entraîner sa perte dont il sera le seul responsable.Le message de cette œuvre est donc moralisateur: l’homme ne doit pas nourrir des projets utopiques car ils seront systématiquement voués à l’échec.

Icare, Panamarenko

Par Baptiste Carolus

« Une exposition sur Icare ? Ça tombe bien ! »

PANAMARENKO, Batopillo : exposition « Icare » aux brasseurs Le mythe d’Icare est bien connue : Celui-ci, s’étant trop approché du soleil, tombe du ciel parce que ses ailes de cires ont fondues et meurt dans la mer aujourd’hui portant son nom .Ce mythe explique que l’homme ne doit pas tenter l’impossible et que son domaine est la terre et non le ciel. Cet œuvre m’a beaucoup interloqué car je trouve qu’elle à une grande signification : la mythologie et le contemporain se rejoignent. Le temps où Icare essayait d’aller le plus près du soleil est révolue, L’homme, grâce à ses ailes d’aciers peut atteindre des sommets maintenant. Cet « Icare moderne » nous présente un des rêves de l’homme, celui de voler est maintenant ce rêve est devenu réalité. L’homme à toujours eu envie d’aller plus loin, plus haut alors qu’il n’a jamais été constitué physiquement pour faire de telles choses. La légende est devenue réalité à part que cette fois, les ailes de cires ont été remplacées par de l’acier et un moteur. Entre-temps, le rêve est devenu une machine à produire de l’argent ou à tuer. Lorsque l’homme atteint son rêve, la magie se transforme en quelque chose de bien plus terre à terre. L’imagination à laissé place aux déplacements économique et aux pratique guerrière.

Icare, « Birdman », de Jane Lehtinen

Par Audrey Saenen

« Birdman », œuvre de Janne Lehtinen fait partie de l’exposition Icare qui prenait place début novembre Salle Saint-Georges à Liège. Cet ouvrage, créé en 2003 fait partie d’une série (d’œuvres) se nommant « Sacred Bird ». Jane Lehtinen est le fils d’un grand pilote de planeur, il rend hommage à ce dernier à travers plusieurs photographies mettant en scène une sorte d’homme-oiseau (représenté par lui-même portant la combinaison de son père à laquelle des ailes autofabriquées ont été ajoutées), toujours sur fond de paysages majestueux.

Paysages tellement splendides que tout spectateur a l’impression d’y être. Enveloppé par une sensation de froid, ce dernier est effrayé par l’idée que ce fou puisse sauter ou même glisser et que la seule issue possible soit la mort. Pris par une envie d’aller le chercher, il imagine la hauteur à laquelle cet homme se trouve et le vide qu’il doit y avoir devant lui et s’abstient surtout si celui-ci a le vertige.

Tout ce blanc donne l’illusion de la liberté, de la paix. Ce faux-ange va enfin pouvoir s’enfuir de ce monde, prendre son envol, tout recommencer.

Dans ses créations, Lehtinen garde la même posture : prêt à s’envoler au sommet d’un rocher, en haut d’un plongeoir ou encore d’une étendue de neige mais il est un anti-héro car il prépare un vol qui n’aura jamais lieu. Il semble volontaire mais ne cède pas à la folie, à l’héroïsme de la chute.

C’est bien sûr de l’art contemporain car elle nous attire d’abord par sa beauté mais il s’avère qu’elle cache bien des secrets. Elle fait réfléchir toute personne censée qui la regarde, lui fait se poser des questions, imaginer ce à quoi cet homme pense, ce qu’il va faire, ce qu’il y a derrière cette montagne,etc. Rester passifs et ne se dire que « ah c’est joli » n’est pas possible.

Cet œuvre blanche dégage donc beaucoup de choses avec peu d’éléments. Elle ne contient qu’une montagne, un homme avec des ailes et rien d’autre et fait pourtant passer plein d’émotions, de sensations, …

Cinéma, Nue propriété

Par Caroline Grisard

Joachim Lafosse « Nue propriété», 2006.


Joachim Lafosse a la volonté de se rapprocher le plus possible de la réalité. Le côté intimiste et dépouillé de la vie qu’il présente induit les spectateurs à s’identifier aux personnages et à percevoir touts les petits évènements successifs qui influencent leurs relations. Sans en être tout à fait conscient car ils se laissent emporter par l’histoire, ils pensent petit à petit à leurs propres expériences. Toutes ces réflexions personnelles qu’induit le film « Nue propriété » en fait sa richesse.

Premièrement, Joachim Lafosse met en avant l’histoire d’une famille désunie et montre les conflits, les tensions et le déséquilibre qu’elle procure. En ce début de siècle, nombreux sont les spectateurs qui connaissent une situation similaire suite à un divorce. Certaines scènes peuvent alors les aider à analyser l’une ou l’autre dispute qui s’est déjà présentée à eux. En outre, les spectateurs qui ont la chance de ne pas avoir subi les conséquences d’un divorce peuvent se reconnaître dans certains conflits.

De plus, le réalisateur nous propose plusieurs thèmes, plusieurs situations, plusieurs causes qui peuvent provoquer un déséquilibre familial.
Notamment, le fait que les deux grands adolescents ne veulent pas quitter la maison nous rappelle qu’actuellement l’entrée dans la vie adulte se fait de plus en plus tard.
Le fait aussi qu’une mère à besoin de se reconstruire suite à un divorce. Dans le film, ont voit qu’elle n’est pas stable, qu’elle veut profiter de la vie et qu’elle en vient même à mentir à ses enfants. Sa vie de femme empiète grandement sur son rôle de mère.

Ensuite, Joachim Lafosse nous présente des personnages complexes. Délibérément, il ne nous dévoile rien de leur vie en dehors de la propriété et du cocon familial. Il ne cherche même pas à leur construire une personnalité profonde avec des qualités et défauts ou des caractéristiques professionnelles. On ne sait par exemple pas si les deux fils poursuivent des études ou s’ils travaillent. Par conséquent, les spectateurs s’identifient aux personnages mais surtout aux relations qui les lient.

Enfin, les décors du film sont ternes, tristes, froids, glauques, simples … bref une vraie signature de la culture wallonne ! Ces décors extrêmement réalistes et simples permettent aux spectateurs et surtout aux Belges de s’identifier davantage par rapport à la fiction.


Pour conclure, ce film est très intéressant et fort interpellant car il est un réel témoignage des rapports humains dans un cadre familial.

Par Baptiste Carolus

de Joachim Lafosse avec Jérémie Rénier, Yannick Rénier, Kris Cuppens, Raphaëlle Lubansu, Isabelle Huppert(...)

François et Thierry, deux frères jumeaux incapables de se séparer de leur mère, Pascale, vivent avec elle dans leur ferme de la campagne belge. Pascale rêve de partir loin avec son voisin et amant, Jan, un cuisinier flamand. Du coup, elle veut vendre la maison. Mais, quand on a deux grands fils avec lesquels on a tissé des liens très serrés, il est difficile de les dénouer quand on veut reprendre sa liberté. Thierry et François réalisent qu`ils vont devoir vivre leur vie d`adulte. Leur relation fusionnelle va alors se transformer en guerre fratricide sous les yeux impuissants de leur mère sous pression, qui quitte la maison sans laisser de traces.
Comme expliqué dans cette introduction, Joachim Lafosse nous conte l’histoire d’une famille déstructurée par la quasi-absence d’un père et par l’incompétence d’une mère à gérer sa vie de couple et sa vie de famille. Quand aux deux frères, ils n’arrivent pas à couper le cordon ombilical avec leur mère .Tout ces problèmes laissent tout au long du film une atmosphère pesante où la trame principale de ce huis-clos est prenante bien qu’elle soit monotone et répétitive.
La tension est capturée jusqu’à la fin et au-delà par les brefs plans séquences. Les plans sont non-suivis et il y a un jeu de caméra-épaule et de plans fixes ce qui laisse le spectateur à distance par rapport à la scène. Le seul gros plan du film se trouve à la fin, après que Thierry aie blessé son frère dans le salon. Celui-ci se sauve dans les bois aux alentours sous le choc de ce qui vient de ce passer. L’absence de musique laisse place aux émotions que les acteurs font passer. C’est seulement à la fin du film que l’on peut entendre une musique, lorsque l’on voit la voiture s’en aller, laissant cette nue propriété seule au beau milieu des bois.
Cette histoire familiale peut toucher le spectateur même si celui-ci est mis à distance car elle peut arriver à tout le monde. Le film pose une réflexion sur les conditions et les valeurs familiales, sur les relations que l’on peut avoir avec ses enfants, son mari ou son amant. Joachim Lafosse nous montre grâce à son film les dégâts d’un amour filial étouffant.


Une famille mise à nu

Une simple histoire de vie traitée avec finesse. Voilà peut-être la définition que l’on pourrait donner de « Nue propriété ». La famille est quelque chose de très important dans la vie du réalisateur, Joachim Lafosse, et c’est donc pour cela qu’il a décidé de mettre en scène un conflit familial. Ce film est à la fois d’une simplicité et d’une complexité incroyables. Le moindre détail a un sens, rien n’est laissé au hasard.

Tout d’abord, les thèmes que ce film aborde ne sont pas très positifs. Mais ce n’est pas pour autant que l’on a le moral à zéro après avoir vu « Nue propriété ». Sont abordés par exemple la jalousie (d’un frère envers l’autre), les souvenirs (la difficulté de lâcher la passé), la mort (de François), la violence (les batailles des deux frères), l’ambigüité (la relation entre Thierry et sa mère), la rivalité (entre Thierry et François), la tricherie, les tensions mais aussi la passion et les relations sexuelles, perturbées par l’ambiance familiale. Mais aucun de ces thèmes n’est là pour « faire joli ». Tous ont un sens.

Ensuite, chaque endroit, chaque geste, chaque détail est réfléchi et rempli de sens. Comme par exemple quand les garçons jouent au ping-pong, cela symbolise leur côté enfant, celui qu’ils ne veulent pas quitter. La maison, elle, représente l’enfance, le passé, les souvenirs. La salle de bain, quant à elle, est un lieu de relation particulière entre la mère et ses deux fils : les deux frères dans le même bain, la mère qui se lave devant Thierry, etc. Tous les moindres faits et gestes des personnages sont donc à analyser au peigne fin.

De plus, les techniques adoptées pour réaliser ce film sont très représentatives du cinéma d’auteur et du cinéma belge. Les plans sont très longs, pas de champ contre champ, beaucoup de hors champ,… Mais aussi une lumière blanche, aucune couleur chaude, les seuls sons étaient ceux des voix et des bruits alentours. Il n’y avait aucune musique durant le film, excepté à la fin, quand Thierry et sa mère s’en vont. C’est ici que l’on peut également retrouver la simplicité du film. Le but de Joachim Lafosse n’est pas de rentrer dans les règles, mais de créer les siennes.

Par ailleurs, ce film est celui d’un grand réalisateur, un film d’auteur. La réalisation est faite de telle sorte qu’il nous est impossible de rentrer dans le film. Il y a une distanciation volontaire par rapport au spectateur, qui donne une autre saveur au film. Joachim Lafosse n’a pas réalisé « Nue propriété » pour que le spectateur se détende, et s’identifie sans effort aux personnages ; mais plutôt pour qu’il voit le film, qu’il soit acteur par la réflexion et le changement de mentalité que le film pourrait lui apporter.

Les personnages de « Nue propriété » sont très recherchés et joués sans exagération. Les acteurs nous donnent vraiment l’impression qu’ils jouent leur propre vie. Les relations entre les personnages sont très ambigües (comme la relation entre François et sa maman). Les deux frères, malgré qu’ils soient jumeaux, sont très différents de par leur caractère. L’un est doux et compréhensif et l’autre est plus violent et agressif. Ils sont complémentaires, mais aussi très éloignés l’un de l’autre. Tous les personnages de ce film (même s’ils ne sont pas nombreux) sont très vrais et joués avec beaucoup d’authenticité.

En conclusion, ce film est une réussite sur tous les plans. J. Lafosse a pu faire émerger un maximum de sens avec un minimum d’effets. C’est par là que l’on reconnaît les grands réalisateurs. Un chef d’œuvre qui remet en question toutes nos petites habitudes. Un film à méditer, mais surtout à comprendre.


Par Audrey Saenen

Une propriété dénudée de joie


Film belge de Joachim Lafosse, sorti en 2007, raconte l’histoire de Pascale et de ses fils jumeaux. Tout dévie quand Pascale entreprend l’idée de vendre sa maison pour diriger une maison d’hôtes. Diplômé de l’IAD (instituts des arts de diffusion), Joachim Lafosse arrive avec un petit budget à faire un film extraordinaire, très réel car en partie autobiographique.


Ce film est authentiquement belge. C’est un film très réel, la preuve étant que Joachim Lafosse, a lui-même connu la gémellité et ce sentiment de pouvoir empêcher sa mère de vivre. Tous jumeaux ou même mère pourrait se reconnaître dans ce film, les personnages ne sont pas caricaturés ni idéalisés. C’est une famille dont les parents sont divorcés (situation tout à fait normale à notre époque), avec des problèmes d’argent, un petit travail, le fils qui se rebelle, qui s’avachit devant la télé, une maison modeste mais pourtant avec une grande valeur sentimentale car elle appartient à leur père qui lui a recommencé sa vie avec une autre femme mais qui continue de rendre visite à ses enfants. Situations tout à fait possibles. Les personnages ont des accents, des répliques parfois pas terrible telles que l’on pourrait dire et non pas des « lorsque le soleil se lève sur ta peau » etc etc.

C’est un film touchant. La mère est attachante même si des fois incompréhensible, Thierry est un peu incompréhensible, il s’énerve pour un rien, François est calme et aimant, le père a l’air d’avoir reconstruit sa vie mais a l’air d’avoir encore de l’attention envers son ex-femme. Les personnages s’engueulent, se quittent, se réconcilient, ont peur et la fin est plutôt inquiétante, elle nous laisse sur notre faim. On sent l’émotion quand Thierry appelle sa mère, beaucoup de colère tout au long du film mais surtout d’amour entre ces trois personnes.

Un film qui prête à la réflexion. On se pose beaucoup de questions, il n’y a presque pas de musique, ce qui fait qu’on ne s’intègre pas au personnage mais qu’on réfléchit en restant nous-même.


C’est une histoire qui n’est pas cousue de fil blanc avec des personnages simples, réels dans un milieu modeste. Un film tout à fait facile à comprendre, à imaginer, sans happy end (que du contraire), qui prête à réflexion et émouvant. Verserez-vous des larmes devant cette famille brisée à cause d’une maison, d’un projet, d’un rêve ?


Par Aline Vanherck

La simple réalité à 3.


Nue propriété de Joachim Lafosse est un film qui nous emmène dans un drame familial entre une mère et ses deux fils. Ce film typiquement belge fait preuve d’un grand réalisme. Les thèmes sont recherchés, ils nous font réfléchir sur la réalité de la vie, et plus particulièrement
sur le conflit familial. Et les personnages sont d’autant plus vrais.

Tout d’abord, un point négatif que l’on pourrait aborder ici c’est la caméra épaule. En effet, un film de 1h30 tourné en caméra épaule présente de nombreux aspects négatifs. Cela peut très vite lasser et fatiguer le spectateur. Il faut sans cesse se concentrer pour suivre le fil conducteur. Il est vrai, cependant, que ce film ne présente pas énormément d’actions mais même lorsque les acteurs sont immobiles on sent toujours que la caméra est en léger mouvement.

Ensuite, « Nue propriété » est sans aucun doute un très bon film sur de nombreux aspects. L’intrigue est très réaliste, c’est en effet une situation qui pourrait arriver à beaucoup de monde, c’est un fait de la vie réelle. De plus, il nous laisse sur notre fin et ne nous développe pas une jolie petite « happy end » hollywoodienne. Malgré le petit budget que ce film affiche, il est utilisé de manière efficace. En outre, plusieurs films de Joachim Lafosse ont déjà reçu quelque prix comme « Tribu » ou encore « Ca rend heureux ».

En sus, les thèmes abordés dans ce film font preuve d’une grande diversité et d’une grande recherche. En effet ce sont des thèmes qui nous font réfléchir. Ils font tous partie de la vie actuelle de « monsieur tout le monde ». Par exemple : l’abandon, la jalousie, les discussions douloureuses, la rivalité, les relations mère/ fils sont tout des thèmes de la vie actuelle. Il est vrai que ces thèmes sont parfois un peu « bateau », mais la façon dont ils sont abordés est originale et recherchée. De plus, tous les problèmes abordés ne sont pas résolus à la fin par une grande réconciliation qui apaise le spectateur et le laisse dans une situation de stabilité. Au contraire, la fin permet de poursuivre le questionnement au-delà du film.

En dernier lieu, les personnages sont très importants. C’est à travers la mère et les deux jumeaux que tout le film se déroule. Ils sont tous très réalistes et font d’émotions subtiles. La situation des personnages peut arriver à tout le monde. Leur manière de jouer est très nuancée et proche de la réalité. Ils ne sont pas du tout stéréotypé. La relation qu’ils entretiennent tous ensemble est loin d’être simple car en effet, les personnages mis en scène ont des motivations qui ne sont pas fort explicites, et qui restent tout au long du film assez complexes.

En conclusion, ce film typiquement belge est très intéressant au niveau de la réflexion. Il fait preuve d’une grande créativité Les personnages présentent un grand réalisme. Et les thèmes abordés sont développés de manière intense. C’est donc un film qui vaut le détour. Pourquoi ne pas avoir un vrai dialogue plutôt que recourir directement à la violence?

Lennep au Mamac

Par Clémence Courard

Lennep: l’alchimie et l’art

Un artiste en pleine recherche, recherche de l’alchimie, recherche de la pierre philosophale. Dans ses œuvres, tout se transforme, tout a un sens second, caché. Il cherche à passer du sombre aux couleurs. Et comme pour lui la couleur représente la vie, il va essayer de trouver cette pierre philosophale qui lui permettra de garder cette vie à jamais et d’avoir en même temps la connaissance absolue.

Tout d’abord, cette exposition est relationnelle ; toutes les œuvres sont liées entre elles. Si on creuse un petit peu, il y a moyen d’en trouver une certaine quantité. Mais il y a aussi ce lien qu’a chaque œuvre avec l’alchimie, l’alchimie du homard qui est noir et devient rouge après avoir été cuit. Par exemple, il y a ce lien entre Duchamp et Lennep par l’urinoir, le lien entre le spectateur et l’œuvre dans ce tableau où est décrite une scène au lieu d’être peinte, etc.

Ensuite, les couleurs sont très parlantes. Le homard est noir quand il vit, est rouge quand il est cuit. Il va donc de la vie vers la mort tandis que ses couleurs font le contraire : du noir vers le rouge, de la mort vers la vie. Comme dans l’installation « La dame au lapin », des enfants puisent dans les couleurs de l’arc-en-ciel tout en mangeant des bonbons noirs. L’enfant va de la mort avec les bonbons, vers la vie avec les couleurs. Les teintes sont très significatives, elles-mêmes porteuses d’un sens.

Enfin, la complexité des œuvres, ne nous permet pas de percevoir tous les sens. Une œuvre en cache une autre, qui en cache une autre, etc. Rien n’est simple et les relations à créer de nous-mêmes sont totalement improbables. Comme par exemple pour cette œuvre où l’on voit du latin écrit sur du papier toilette, qui lui est sur un piano. Quel sens est-ce que tout cela pourrait avoir ? Peut-être la vulgarisation du latin, la mise en musique des paroles, à chacun son interprétation.

En conclusion, « Pince-sans-rire » est une exposition de liens, de relations, d’alchimies et de couleurs. Un mélange assez compliqué de choses pourtant simples. Un chemin à la recherche de la pierre philosophale qui nous laisse sur notre faim quand nous sortons de là. Mais que cherche-t-il véritablement à nous faire passer ?



Par Aline Vanherck

L’envol de la légèreté…


Lennep nous invite à explorer son exposition contemporaine à travers un guide qui est le homard. Il a créé des œuvres qui sont inspirées de l’alchimie. Au début de l’exposition on nous décrit que le homard est noir au départ et qu’une fois cuit il devient rouge. Cette évolution des couleurs se remarque plusieurs fois lors de la visite. Ces deux couleurs sont assez contradictoires, entre autre le noir est une couleur triste qui nous fait penser aux désespoirs et à la mélancolie tandis que le rouge au contraire est une couleur vivante remplie de joie.

Premièrement, l’œuvre qui se situe au centre de cette exposition est un piano couvert de papier toilette. Sur celui-ci se trouve des écritures en latin. Ces écritures peuvent expliquer l’évolution de la langue, en effet le latin a donné naissance à beaucoup de langues différentes. On pourrait comparer cela au son produit par le piano. Lorsque quelqu’un joue un morceau en général, c’est fort calme au début puis le son se développe pour donner une belle mélodie. En outre, le latin est une langue que peu de monde connait encore aujourd’hui et le fait de savoir jouer du piano est un atout que peu de gens possèdent. Ce sont deux choses fort différentes, qui ont un côté mystérieux car il n’est pas donné à tout le monde de savoir jouer du piano ou de comprendre le latin.

Deuxièmement, le contraste des couleurs est fort marquant. Toute l’œuvre est uniquement composé de noir et de blanc. Le piano est noir, les notes sont blanches et noires, le papier toilette est blanc et enfin les écritures sur celui-ci sont en noires. Le blanc est signe de pureté, de légèreté, d’envol, de calme, et opposé à celui-ci nous avons le noir qui est triste, terne, morose, déprimant. Ce sont deux couleurs opposées. Cependant lorsque que quelqu’un commence à jouer, ce côté noir, déprimant s’envole et laisse place à une douce musique blanche transparente, gaie, jolie,… Cette tristesse disparaît pour laisser place à la douceur et à la joie. Et donc il y a une transformation du noir vers le blanc.

De plus, si nous prenons le papier toilette et le piano en tant qu’objet. Le piano est un instrument lourd avec une grande valeur et opposé à celui-ci, il y a le papier toilette qui est extrêmement léger, qui ne coute rien. Ces deux éléments ont des valeurs opposés qui sont réunies ensembles. En sus, cette œuvre nous donne envie de nous envoler vers un ailleurs. Lorsque quelqu’un passe à côté le papier toilette qui est signe de légèreté s’envole avec le vent. De même que lorsqu’on joue à ce piano, on s’imagine qu’avec le son de la musique le papier s’envole.


Pour finir, cette œuvre établit quelque lien avec les autres œuvres de l’exposition. Nous retrouvons à plusieurs reprise le contraste des couleurs blanche et noire comme par exemple le parapluie, mais nous retrouvons aussi des autres combinaisons de couleurs comme l’or et le gris ou encore le rouge et le noir. De plus, lors de l’exposition plusieurs vidéos présentes émettent de la musique. On pouvait donc établir un lien entre la musique et le piano. En outre, on pouvait remarquer que sur la plupart des œuvres des phrases étaient inscrites tout comme sur le papier toilette posés sur le piano.

En conclusion, l’exposition de Lennep nous présente l’art à travers différents supports, en nous exposant la relation entre l’alchimie et le homard. Le homard qui est le fil conducteur de l’exposition. Toute cette exposition est basée sur différents thèmes qui ont tous un lien, l’un avec l’autre. Alors laissez-vous envouter par la musique, par les paroles et pas les œuvres de Lennep… Quoi de plus simple que de se laisser envoler par la légèreté des mots ?

mercredi 20 février 2008

Icare, J-M Gheerhardijn

Par Clémence Courard

Envolée mythique


L’exposition « Icare » est une invitation au voyage, de la mythologie à l’art, du ciel à la terre, c’est un chemin étonnant où l’imagination des artistes est toujours plus grande. Une histoire unique inspire des milliers d’autres. Ainsi, des œuvres plus originales les unes que les autres. Comme le « sac aérien » de Jean-Marie Gheerardijn, nous emmène au-delà du réel.

Cette œuvre est très représentative du mythe d’Icare : l’homme a toujours envie d’aller plus haut et plus loin. Il veut découvrir tout ce qui ne l’a pas encore été. L’homme veut toujours s’en aller, mais la terre ne veut pas le laisser partir. Quelque chose le maintient au sol.

Malgré cela, l’homme veut quand même prendre son envol. Icare est ici représenté par un aigle. Souvent symbole de légèreté, l’aigle est ici couvert de cire et attaché à un sac qui semble peser très lourd. Même si on le détachait, l’aigle resterait figé. Nous remarquons aussi que le sac est bleu, comme le ciel. Et pourtant, c’est ce qui empêche l’aigle de s’envoler. Cette œuvre est donc faite de contradictions. Entre la lourdeur et la légèreté, l’emprisonnement et le voyage, etc.

L’auteur du « Sac Aérien » est sans aucun doute un artiste pas comme les autres. De fait, il travaille la plupart du temps avec des mouches mortes, des jouets abimés, des objets qu’il trouve un peu partout et qu’il transforme pour en faire des œuvres. Il nous invite donc à dépasser la plaisir esthétique, à aller au-delà de la beauté. Il nous pose des questions philosophiques sur ses différents travaux.

J. Lennep

Par Madeline Simon

Lennep: De l’Alchimie à l’Art.

Jacques Lennep est un « alchimiste » avant d’être un artiste, mais ne voulant pas « choisir » l’un ou l’autre, il décida de les associer, mais pas dans le sens faire de l’Alchimie de l’Art, mais plutôt en se servant de l’Alchimie naturelle pour faire de l’Art…Ce qui donna le Homard !
Toute son exposition est une sorte de jeu de piste dans un musée où il faut, comme indiqué à l’entrée « Suivre le homard ». Le homard ? Oui, pour deux raisons, la première pour une question de jeu de mots : homard, l’homme de l’art. La seconde étant pour une raison d’Alchimie naturelle chez le homard qui est noir lorsqu’il vit et devient rouge quand on le cuit !
En Alchimie, le rouge et le noir sont très symboliques, le noir signifie le plomb que notre alchimiste veut changer en or, donc le rendre rouge. Cette combinaison de couleur se glisse un peu partout dans son exposition avec en parallèle d’autres thèmes tels que celui de Jésus, ou plutôt le visage qu’on lui donne, il parle aussi de Duchamp et de son urinoir.
Mais attardons-nous devant cette œuvre particulièrement amusant, celle du « pot de fleurs ». Si on la regarde d’abord sans chercher à y comprendre quelques choses, on voit un pot de fleurs retourné avec écrit dessus : « Aïe, ma tête… », ainsi qu’un tournesol planté sur le pot. Maintenant si on se creuse un peu la tête (Aïe !) et que l’on cherche le côté alchimique de l’œuvre, on peut se dire que le pot de fleurs signifie le noir mais aussi l’ombre, l’oppression de l’artiste qui est comme le homard, qui est noir, dans le noir, dans l’inconnu en attente de son alchimie. Ensuite, le tournesol est son opposition, c’est le rouge, le soleil, la joie, la prospérité.
On peut donc dire que cette œuvre résume un artiste avant et après son alchimie, que l’on pourrait associée à sa mort. Pendant qu’il vit l’artiste n’est que peu ou pas connu, il est le homard noir, alors qu’après son alchimie, il est connu, il est le homard rouge, il passe du plomb à l’or, de l’inconnu au connu.En conclusion, l’exposition de Jacques Lennep associe plusieurs thèmes à travers différentes œuvres, matières et différentes approches de l’art, tous reliés par un seul et même homard. Alors « Suivez le homard


Par Adeline Rigo

Le homard Alchimique

Jacques Lennep au MAMAC de Liège du 5 octobre au 2 décembre 2007

Jacques Lennep s’inspire de l’alchimie depuis plus de 30 ans. Il a conçu une manifestation au MAMAC sur ce thème, et sous la forme d’un parcours initiatique. L’objet de la critique qui va suivre est une œuvre qui en fait partie.

« L’escabeau de cocagne », première œuvre de l’expo, frappe le regard et intrigue. Pourquoi un homard ? Pourquoi une échelle ? Pourquoi une cisaille dorée ? Pourquoi « Suivez le homard ?
Toutes ces questions ont bien entendu des réponses.

Le homard, d’abord. Jacques Lennep nous guide dans son expo « alchimique » sur un fil conducteur dont le homard en est la concrétisation. En effet, le homard est alchimique, en quelque sorte. Vivant, il est noir et le travail du cuisinier le rend rouge. Cette métamorphose a été expliquée par la physique quantique et l’artiste l’utilise dans son œuvre. Point de départ, première oeuvre, le homard est donc noir. Le rouge, quand à lui, sert de couleur au « Suivez le homard », cela montre qu’en avançant, au terme de ses expériences, l’alchimiste aura peut-être une « illumination ». L’homme, en l’occurrence l’alchimiste, veut toujours atteindre le « parfait », il veut toujours d’aller plus loin, plus haut, l’échelle est là pour nous le rappeler. Au dessus de l’échelle, la cisaille, quant à elle, est là pour nous rappeler que ce rêve de l’humanité doit être poursuivi avec précaution.

Point d’entrée de l’exposition, cette œuvre introduit totalement le thème général, l’alchimie, plante le décor et porte le regard du spectateur sur le fil conducteur…à suivre !

Le diable abandonné, P Corillon


Le diable abandonné
Auteur : Patrick Corillon du 21 novembre 2007 au 1 décembre 2007



Par Audrey saenen

Sonnez-le Corillon, le diable est arrivé !

Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands. Rendez-vous donc l’année prochaine pour un spectacle non plus basé sur les lettres mais sur les matériaux. Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands. Rendez-vous donc l’année prochaine pour un spectacle non plus basé sur les lettres mais sur les matériaux.


Suivre les mots !

Patrick Corillon, plasticien et artiste, propose aux petits et grands de suivre avec bonheur, le premier tableau, « la Meuse obscure », du fruit de son talent intitulé : « Le diable abandonné ». Alors près à retomber en enfance ?
C’est l’histoire du fils d’un marionnettiste qui ne veut pas reprendre le théâtre de son père, car il ne désire pas passé sa vie derrière des décors à parler pour des marionnettes. Mais il ne trouve pas les mots pour le dire et se laisser amadouer par le livre délavé du diable, où tous les mots que l’on écrit sont, si ils restent inscrits, justes et sincères. Il décide donc de partir à la recherche de ce fameux livre délavé et va rencontrer une série de personnage fous mais surtout la belle Élise, son âme sœur…Finalement tous les chemins qu’il emprunte n’aboutiront « nulle part ».
Cette histoire nous permet pendant près d’une heure de s’oublier et de se laisser bercer par les mots et la douce voix de la narratrice, qui raconte avec beaucoup de passion ce que les images ne nous disent pas, avec des mots simples, tel une maman qui borde son enfant le soir en lui lisant une histoire pendant qu’il regarde les images.
Voilà pour la partie narration, car le petit plus ici : est que les images et les mots ne restent pas fixent sur le papier mais bougent, changent, prennent vie dans ce petit « écran » que tout le monde regarde avec des yeux d’enfant. En effet, Patrick Corillon illustre ce conte enfantin par des mots et des images avec lesquels il joue. C’est comme cela que « le fils » se transforme pour devenir « filles », ou encore que les oiseaux ne sont pas dessinés mais représentés pas un « Cui Cui »,…Tous ces jeux apportent une petite touche humoristique à la pièce.
Cet univers magique d’enfant est renforcé par l’alternance entre la voix et les images. L’ambiance de ce conte, où les lettres jouent avec les mots, et les mots avec les phrases et les images, est magique. La pièce est vivante, on l’entend presque respirer. Mais comme tout bon tour de magie il y a un « truc ». Le mystère est vite levé car en fin de représentation, Patrick Corillon nous invite à passer dans les coulisses pour partager avec nous tous ses secrets et astuces qui nous ont fait vibrer tout le long du spectacle.
En conclusion, cette histoire mise en scène et réalisée par Patrick Corillon est originale, enfantine et magique pour tous ceux qui ont encore au fond d’eux leur âme d’enfant, ce spectacle permet de la retrouver pendant une heure tout en s’amusant et en s’émerveillant à travers cette forêt de mots.

Par Baptiste Carolus

Jeu de mots

« Le diable abandonné, premier tableau : la Meuse obscure » de Patrick Corillon au théâtre de la place.
Une femme, un bouquin, une tringle, une corde, quelques draps, mais surtout, des mots, énormément de mots.
L’histoire se déroule pendant l’hiver 1915. Le montreur du théâtre de la coquille, petit théâtre de Sérinan au bord de la Meuse, décide de brûler son castelet, ses décors et ses marionnettes pour réchauffer les spectateurs. Il tenta de remodeler ses marionnettes avec de la mie de pain mais, un an plus tard, les spectateurs affamés les mangèrent, laissant seulement les tringles comme personnages du théâtre de la coquille .En 1917, les réunions publiques étais interdites dans la région. Il décide donc de ne plus donner voix à ses personnages imaginaires mais d’écrire les dialogues sur des draps. Patrick Corillon remet à jour l’idée de ce théâtre exclusivement constitué de mots.
Ces mots peuvent nous toucher au plus profond de notre être, nous faire pousser des « ohhhhh » d’exclamation, des « ahhhhhhh » de réjouissance, nous font sourire, nous donnent envie de pleurer et peuvent même nous faire ressentir la peur. Grâce à toutes ces phrases, lettres, mots et onomatopées la pièce prend vie devant nos yeux comme dans un théâtre de marionnettes.

Mais où sont ces marionnettes si elles doivent nous raconter l’histoire de ce jeune homme à la recherche de ses propres mots ? Et bien, c’est ici que les idées de l’artiste deviennent vraiment innovantes dans le monde du spectacle car c’est la parole qui devient personnage, décors, objet, etc.… Les mots deviennent le monde imaginaire inventé par Patrick Corillon.
Enfin, pour accompagner cet attroupement de lettres, une musique s’accorde parfaitement avec les émotions, les intentions, etc.… elle nous donne une meilleure perception de la situation en se fondant à notre imagination.
En attendant la suite de cette merveilleuse histoire, je vous invite à aller voir la représentation de ce formidable jeu de mots.

Par Adeline Rigo

Le diable abandonné


Voir une pièce de théâtre sans rien en connaître représente un risque : celui d’en sortir sans rien n’y avoir compris quand cette pièce ne se regarde pas au premier degré. C’était le cas de « Le diable abandonné », écrite et mise en scène par Patrick Corillon, le mardi 27 novembre 2007 au théâtre de la place.

A la manière de Magritte on pourrait dire « ceci n’est pas une pièce de théâtre ». Une comédienne lit un livre à haute voix. Cette narration est illustrée, renforcée, complétée par un « deuxième acteur ». Un castelet, en fait, dans lequel passent des mots, des phrases, écrits sur des pancartes ou des draps qui apparaissent et disparaissent.

Une non-pièce de théâtre , un déluge de mots qui installe l’action dans les têtes. Quand ça fonctionne. Mais cela fonctionne-t-il avec tout le monde ?

Avec moi, ça a fonctionné. La pièce s’est jouée dans ma tête.

L’action, une nouvelle variation sur le thème du pacte avec le diable. La souffrance, la peine, les espoirs immenses d’un enfant qui veut devenir un homme, trouver le bonheur et rencontrer l’amour. L’histoire d’un fils qui ne veut pas reprendre le théâtre de marionnettes de son père parce qu’il ne veut pas se cacher pour parler. Il veut parler debout, face à face avec le monde. Mais à son grand désespoir, il ne trouve rien à dire. Et le diable apparaît pour le « sauver » à condition qu’il découvre un livre magique. Enfin, il apparaît dans nos têtes, n’est-ce pas ? Une corde spectaculaire le sauve de la mort. Une nature qui lui parle l’accompagne dans sa découverte du monde. Et dans sa découverte de lui-même.

Au fil des chemins et des rencontres il trouvera l’amour. Mais finalement ce pacte avec le diable était-il bien nécessaire ?

« Le diable abandonné » pourrait être la réponse à cette question que l’on se pose en refermant le livre.



Par Aline Vanherck

Retour aux pays des merveilles…
(Le diable abandonné)


« Le diable abandonné » de Patrick Corillon est une pièce qu’il faut qualifier de « hors du commun ». Il est assez rare de rencontrer des pièces de ce style. Elle est remplie d’amusement, d’humour, de simplicité mais aussi de subtilité et de jeux de mots. Elle nous fait virevolter dans un monde imaginaire qui nous emmène dans un univers à part entière.

Tout d’abord, cette pièce présente énormément d’atouts. La seule chose négative que l’on pourrait exposer ici en est sa longueur. Elle est en effet fort courte. Une fois saisis dans l’histoire on aurait jamais envie d’en sortir. On oublie tout et l’on se projette dans une histoire toute mignonne pleine de personnages imaginaires. Et la fin arrive relativement vite. C’est assez surprenant de se projeter dans son enfance à travers une pièce, mais une fois qu’on à la possibilité de le faire, on voudrait ne jamais revenir car en effet quoi de plus drôle que de repenser à nos plus belles années de bonheur? Là ou le mot problème ne faisait pas partie de notre langage courant.

En outre, cette pièce nous emmène dans un monde à part, dans nos plus beaux rêves d’enfant. Il y a comme un flash-back qui nous renvoie dans notre plus tendre jeunesse. Le castelet nous rappel nos jeux d’enfance, en effet qui n’a jamais passé des heures à jouer avec des marionnettes ? L’histoire simple et amusante nous remémore celle que nos parents nous lisaient avant de nous endormir, et celle que nous lisons désormais aux plus petits. La magie et le rêve de cette pièce rend songeur.

Ensuite, il faut reconnaitre que la mise en scène relève d’un énorme travail et qu’il est assez rare d’y retrouver autant de précisions. En effet, on peut retrouver une extrême finesse dans tous les petits détails comme par exemple les draps avec les lettres et les dessins, les accessoires,... Ce sont toutes des petites choses qui ont pris énormément de temps à être réalisées. Ensuite, la musique est à chaque instant en accord avec l’histoire. Elle a un lien direct avec la pièce et elle est toujours sur le bon ton. En sus, le fait que la pièce soit tournée sous forme de castelet et que nous soyons tous rassemblés dans une salle extrêmement petite nous enferme dans une ambiance familiale, sympathique et chaleureuse. Il a nécessité beaucoup de temps de talents et de rigueur pour que tout soit réfléchi avec autant de netteté mais c’est toutes ces petites précisions qui ont donné autant de plaisir à voir cette pièce.

Pour finir, elle nous dévoile le pouvoir et l’importance de chaque mot. On retrouve énormément de jeux de mots, de métaphores, de mélange de lettre qui donne un autre mot. Elle nous fait remarquer l’influence de chaque mot que l’on emploie. La richesse des mots est mise en avant. Tous les mots peuvent en cacher un autre. En plus de jouer sur les jeux de mots il joue aussi avec l’écriture car il y a différentes façon d’écrire, on peut écrire simplement avec des lettres dactylographiées mais on peut aussi écrire à la main ou aussi à travers un dessin,… Le faite de jouer avec l’écriture et le langage est une façon différente de voir le monde. Il est rare de prendre conscience des mots, de l’écriture. Ce spectacle nous fait naviguer entre les mots et la voix, mais aussi entre le silence, la musique, le mouvement et le calme.

En conclusion, Le spectacle de Patrick Corillon nous fait réfléchir sur l’importance des mots à travers une histoire surréaliste et un décor fabuleux. Il met en scène une histoire tout mignonne qui permet de jouer avec les mots, avec le silence, avec la musique et avec l’imaginaire. Quoi de plus magique que de pouvoir retourner un court instant dans nos plus belles années d’enfance ?

Liège

critique de théâtre: Blood

BLOOD AND GUTS IN HIGH SCHOOL
Auteur : D’après Sang et stupre au lycée de KATHY ACKER Metteur en scène : Patricia Allio du 26 octobre 2007 au 27 octobre 2007

Par Fanny Rico Garcia

« Blood » : Un gaspillage artistique.

« Blood and guts in high school » est une pièce qui laissait planer le mystère. En effet, aucune information sur la mise en scène n’avait réussi à filtrer, ce qui laissait planer le suspens, mais surtout intriguait le spectateur. Mais dés les premiers instants, ce sentiment fit place à la déception. Il est vrai que si les moyens financiers étaient importants, l’utilisation qui en était faite était plus que scandaleuse. La mise en scène et les thèmes quant à eux étaient pauvres et banals.

Nous avons pu constater que pour la réalisation de cette pièce, le budget était véritablement élevé. Malheureusement cet argent à été utilisé en effets techniques répétés. Le réalisateur a tenté d’épater le spectateur, ce qui a totalement échoué. Au lieu de voir une mise en scène de qualité, nous avons assisté à un gaspillage d’argent évident.

Parmi ces différentes techniques, il y avait notamment : les jeux de lumières, qui variaient sans cesse avec violence, déstabilisant le spectateur au point de provoquer chez lui des maux de tête. Les effets sonores étaient également utilisés avec exagération. On ne peut les qualifier que de bruit car ils agressaient le public ce qui était fort désagréable et ne nous permettait pas d’entrer dans la pièce. Il est vrai qu’il est difficile de comprendre quelque chose lorsque nous avons nos mains collées aux oreilles. La plupart de ces effets techniques étaient inutiles. Vu le budget déployé, la mise en scène de « Blood » aurait pu être une véritable réussite si le réalisateur n’avait pas cherché à utiliser toutes les sortes d’éclairages et de son possible et inimaginable. Parfois la simplicité reste la formule la plus honnête.

Le côté kaléidoscope de la pièce aurait pu être intéressant. Le chant, l’expression scénique, la fiction en temps réel étaient tous mélangés. Malheureusement ils ont été camouflés par un excès d’effets techniques.

Encore une fois le thème le plus récurent était le sexe. Ce sujet était exploité de différentes manières, d’abord sous la forme de l’inceste puis sous la forme d’une drogue. Ici le sexe n’est vu que négativement, il entraîne des grossesses non désirées et avortements ou encore des maladies sexuellement transmissibles. Cela manquait d’un avis nuancé, ce qui tente à prouver que les thèmes n’ont pas été suffisamment développés. La drogue elle-même est critiquée, mais de la même manière que dans n’importe quel reportage ou article. Ce spectacle cherche aussi à dénoncer la société de consommation américaine, il s’en prend également au gouvernement du président Bush. Tous ces sujets sont des clichés d’aujourd’hui, et cette pièce ne nous a rien appris de nouveau. De plus, il est peu probable que choquer le spectateur soit le meilleur moyen de faire passer un message. Si cela était vrai, la télévision serait un art plus efficace que le théâtre.

Le mystère n’était donc qu’une couverture utilisée pour cacher tous les défauts de mise en scène, ainsi que la pauvreté des thèmes. Il est certains que nous avons tous perdu notre soirée !

Par Caroline Togni

Le sang des rêves. Dans cette pièce Kathy Acker dénonce les problèmes actuels de notre société tels que l’abandon affectif, la drogue, le sexe, l’inceste et la violence.De prime abord, j’ai été désorientée par cette œuvre audacieuse et révolutionnaire: le langage artistique éclaté, la violence de la musique, et de l’éclairage étaient plutôt dérangeants.Par contre sa technique était très contemporaine: son recours au procédé brechtien où l’acteur ne se confond pas avec son personnage m’a permis de porter sur la pièce un regard plus objectif.Mais après un temps de réfection, le message de Kathy Acker m’a paru plus explicite.Elle nous invite à un voyage cathartique, une exploration onirique en nous envoyant une forte décharge émotionnelle destinée à extérioriser nos traumatismes refoulés.Si de prime abord cette pièce ne semble aborder que des thèmes grivois, il faut se méfier d’en faire une analyse trop réductrice et de la considérer comme une œuvre pornographique.Le message est nettement plus profond: c’est avant tout une quête d’amour. C’est pourquoi, il décrit de manière très violente notre société actuelle, où le libertinage, le sexe ont priorité sur la valeur de l’amour.L’auteur a donc largement conscience des carences affectives, des moralités défaillantes de notre société.Le “Sang des rêves” sollicite donc une participation importante du spectateur, qui le pousse à une réflexion profonde sur notre société et aussi à une quête des véritables valeurs sociales, familiales et surtout de l’amour.

Faust

FAUST Auteur : Johann Wolfgang von Goethe
Metteur en scène : Eimuntas Nekrosius
du 14 novembre 2007 au 17 novembre 2007


Par Antoine Pirard

« Quand Nekrosius nous envoûte… »


Mercredi 14 novembre, 20 heures, la foule commence à rentrer dans le Théâtre de la Place pour aller voir un spectacle intitulé « FAUST ». A priori une pièce basée sur une histoire écrite au 18ème siècle, dont le langage est le lituanien surtitré français et dont la durée dépasse les 4 heures, ne semble pas approprié pour passer un mercredi soir agréable et distrayant. Et pourtant, ce spectacle fut le plus intéressant et le plus touchant de ceux du début de saison 07/08…


Tout d’abord, la mise en scène s’est avérée très réussie et très efficace. L’atmosphère qui régnait sur scène était presque envoûtante. Le metteur en scène arrive à plonger d’entrée de jeu le spectateur dans un monde à part et ce, en nous en donnant une vision épatante du récit écrit 2 siècle plus tôt par Goethe… En effet, cet univers créé par Nekrosius n’est pas là pour nous éblouir mais plutôt pour nous transporter. Mais comment ? Les moyens utilisés ne sont pas trop nombreux, tout est à sa bonne place. Les jeux de lumières qui sont assez chaudes et simples sont finement pensés. Le décor est constitué d’éléments ayant chacun une signification particulière. En ce qui concerne la mise en scène, les différentes parties de la pièce se suivent avec une telle cohérence qu’on se demande comment un seul homme a pu créer tout cela (le moment où Faust meurt et où les cordes s’agitent en représentant les palpitations de son cœur est assez incroyable d’ingéniosité). La musique aussi contribue à donner un cachet à cette pièce en suscitant une émotion souvent proche de la tristesse mais aussi, par moments, en nous hypnotisant, en nous faisant ressentir la gamme des affects puissants agitant les personnages , en nous touchant…


Mais la mise en scène n’est pas le seul facteur de la réussite de cette pièce, le jeu des acteurs ainsi que la langue parlée contribue à lui donner un cachet. Le lituanien se prête bien à l’univers poétique, ce qui tend à renforcer les émotions qu’on peut ressentir. Le jeu tantôt classique tantôt burlesque peut nous faire rire par moments mais, surtout, nous plonge dans l’univers original de Nekrosius.


Pour finir, le seul reproche qu’on pourrait dire et qui n’en est pas vraiment un : la difficulté à comprendre la pièce, à suivre les dialogues… Le fait que la pièce soit sur titrée ne facilite pas la compréhension des sujets abordés. Néanmoins, les textes permettent plus au spectateur de rentrer dans cette pièce et de trouver d’autres thèmes plus symboliques (la tentation, la quête du plaisir, la recherche, etc…), de même qu’elle permet à cette pièce d’avoir un cachet.


En conclusion, cette pièce est une réussite et ce, grâce à la mise en scène vraiment bluffante tant par l’émotion qu’elle procure que par la symbolique qui en ressort et les techniques utilisées… Même si la pièce dure trois heures, on ne s’ennuie et ne s’endort jamais car les entractes sont intelligemment disposés pour nous faire respirer. Après « Blood and Guts » qui faisait dans le grand… n’importe quoi, « FAUST » réussit donc à captiver le spectateur par sa simplicité et son envoûtante mise en scène. Bien joué monsieur Nekrosius…

Icare: Jean-Pierre Ransonnet

Œuvre de l’exposition Icare
Jean-Pierre Ransonnet
« Le voyage »


J’ai choisi d’illustrer cette exposition par un artiste du nom de Jean-Pierre Ransonnet. Mais qui est-il, cet artiste ? Qu’a t-il déjà fait ? Quelle est la signification de son Œuvre ? Voici quelques réflexions pour tenter de répondre à ces questions…


Jean-Pierre Rensonnet fit des études à Saint-luc à Liège de 1962 à 1968. En 1978 il organise notamment quelques expositions à la galerie du Cirque d’Hivers à Liège. Aussi, Jean-Pierre Rensonnet est le co-fondateur de l’Asbl Galerie l’A à Liège et y organise des expositions jusqu’en 1987. En 1986 il est décerné professeur de dessin à l’académie des Beaux-Arts de Liège. Ses récompenses furent le Prix triennal de peinture par la Fondation Bolly-Charlier à Huy (1990), ainsi que le Prix Gustave Camus à L’académie Royale de Belgique (1994). Il fit de nombreuses expositions collectives et personnelles en Belgique et à l’étranger. Son parcours montre donc bien que Jean-Pierre Rensonnet a un vécu d’artiste…


Mais revenons au présent et concentrons nous sur son travail. L’œuvre de Jean-Pierre Rensonnet est assez triste, on peut ressentir de la mélancolie car les couleurs utilisées ne sont pas chatoyantes et sont assez ternes… D’ailleurs elles sont au nombre de deux : Le noir et différents tons de bleu. On voit une voiture peinte en noir (qui est une couleur liée à la mort, aux ténèbres)… Les différents bleus utilisés ne sont pas synonymes de gaieté eux non plus...
Néanmoins j’ai trouvé cette œuvre agréable à regarder : la grosseur des traits (qui est une des caractéristiques de l’auteur) et les nuances de bleu ne donnent pas de sensations très poussées mais provoquent néanmoins une certaine froideur, un certain malaise et en même temps l’envie de rester debout là, à contempler cette œuvre. Oeuvre, que j’ai notamment appréciée grâce à la technique de peinture utilisée (différentes couches de bleus superposés qui donnent une profondeur à la toile).


Mais quel est le sens de cette voiture parcourant un chemin en spirale ?
En fait cette peinture, chacun peut lui donner un sens relatif à lui-même et à la vie qui nous entoure. Néanmoins cette œuvre rejoint bien le thème d’Icare et est donc une métaphore du voyage effectué par Icare (celui où il a perdu ses ailes). L’auteur a donc modernisé sa vision d’Icare (en le remplaçant par une voiture) ; on voit que le chemin utilisé par la voiture n’est pas le plus court ni le plus aisé et est en forme de spirale (qui, elle, déboule sur la mort, la perte de ses ailes). L’auteur suggère donc que l’homme doit rester sur terre plutôt que d’aller au ciel. Nous devons donc nous occuper d’abord des problèmes relatif à l’homme, nous ne devons pas toujours chercher à aller au plus haut si nous ne sommes même pas capable de vivre et d’assumer une existence « normale ».


L’auteur nous donne donc son point de vue sur ce mythe (ce qui est un peu le but de cette exposition qui réunit 26 artistes donc 26 points de vue). J’ai donc choisi cette œuvre car le point de vue de l’auteur rejoint le mien :je pense qu’il faut avancer dans la vie et la « vivre » mais sans vouloir tout avoir et sans jamais brûler trop d’étapes au risque d’être soi-même brûlé…

CINEMA

Critique de COMME TOUT LE MONDE, P-P Renders 2007

Par Adeline Rigo

Vous avez dit belge ?
« Comme tout le monde » de Pierre-Paul Renders


Comme tout le monde, film « belge » tourné à Paris avec des comédiens humoristes français, semble avoir été conçu comme un produit commercial destiné au marché francophone.

Un film belge, c’est quoi ? C’est un film d’auteur, à petit budget, avec des acteurs moyennement connus. Ca se tourne en décors réels, ça contient un message, au moins un. Ca décortique des caractères. Et c’est censé donner à réfléchir, même si c’est un film belge divertissant, vous voyez ?
Décalé, un peu absurde ou surréaliste peut-être.

Alors, film réussi peut-être, mais film belge, non ! Bon divertissement à la française, sur une trame plutôt classique avec des personnages stéréotypés. Un happy-end obligatoire et quelques fantaisies. Par exemple, le gentil devient méchant, la salope blonde devient une gentille brune. Le gentil, c’est un arabe, ils ne sont pas tous méchants. La salope, elle se prostitue. Mais c’est à cause de son enfance malheureuse. Ca c’est classique. Tous les rôles sont sans nuance, surjoués, peu réalistes Ca aussi c’est classique. Petit bout de critique consensuelle des jeux télévisés. Dialogues didactiques, humour gras au premier degré…comme prévu par le genre.

Au bout du compte, un film tout en clichés, construit de façon classique, offrant même un message, banal, à propos de l’authenticité et des vrais amis. Et au bout, une fin prévisible, émouvante et drôle. Film belge ? Ce sera pour la prochaine fois.



Par Antoine Pirard

« Comme tout le monde »
76%...perplexe ?



Après « Thomas est amoureux » sorti en 2000 Pierre-Paul Renders réalise son second long-métrage « Comme tout le monde ». Ce film nous dresse le portrait d’une société ou les individus sont manipulés par la publicité à la tv et qui, finalement, est très proche de la nôtre. On peut dire que ce film mélangeant comédie et satire sociale est un bon divertissement. L’histoire ? Jalil, un jeune instituteur de maternelle, joue à un jeu dont le but consiste à répondre « comme tout le monde ». Jalil gagne en donnant les réponses semblables à celles de la majorité des gens interrogés à chaque fois. Cette victoire va amener une société de sondage à espionner Jalil jusque dans sa maison grâce à des micros, des caméras et une petite amie…

Des personnages stéréotypés, des situations à rebondissements, un scénario bien ficelé font qu’on ne s’ennuie pas en regardant ce film… Mais, est ce vraiment suffisant ?

A première vue, on constate que le réalisateur a fait une caricature de notre société pour nous faire prendre conscience de ce qui cloche chez elle et ce, en nous montrant la manipulation des sociétés de publicité qui saturent notre environnement de produits de consommation et du pouvoir qui nous gouverne. Malheureusement le film n’arrive jamais à nous toucher et à nous faire réfléchir. Il est trop gentillet. Le thème du film, qui est la société de consommation, n’est pas assez exploité par le réalisateur. La volonté de faire passer un message est là mais le réalisateur n’y est pas arrivé et ce en optant pour des personnages trop stéréotypés, un happy-end et un scénario trop prévisibles. L’idée de base est bonne mais tout est trop gentil ou tout est trop méchant.
L’humour au premier degré est parfois lourd et les dialogues didactiques sont banals. Les personnages quand à eux sont trop conventionnels. Le gentil Arabe avec sa gentille famille, les méchants publicitaires, la méchante maîtresse qui finalement est gentille… Les dialogues sont trop prévisibles et le happy-end n’est pas à sa place dans un film qui critique la société de consommation. Peut-être le réalisateur a-t-il fait ce choix délibérément mais malheureusement je ne figure pas parmi les personnes touchées et sensibles à la manière dont les thèmes du film sont abordés…

Néanmoins, dans sa forme, le film est propre : la manière de filmer est assez classique et les angles de vue façon caméra espion nous font rentrer dans le film. Les acteurs sont soit attachant soit détestable et restent fort stéréotypés, fort plats (on dirait que Thierry Lhermitte n’est indispensable que pour faire une bonne pub au film). C’est dans le fond qu’il y a un problème. Alors on pourra dire que le réalisateur a délibérément opté pour un film proche de la comédie française et qu’il a fait exprès de se situer entre comédie et satire social mais le mélange ne prend pas. Car oui, ce mélange fait qu’on se dit « J’ai passé un bon moment » mais aussi que Pierre-Paul Renders aurait pu pousser plus loin ce thème, qu’il aurait pu creuser pour réussir à nous toucher, à nous faire réfléchir. « Comme tout le monde » n’est pas un film raté, certains penseront que c’est un gentil petit film à regarder un samedi soir,un bon divertissement, mais d’autres resteront perplexes quand au fond du film et à la façon dont les thèmes sont creusés et abordés.

En conclusion, « Comme tout le monde » n’est pas un film raté, certains penseront que c’est un gentil petit film à regarder un samedi soir,un bon divertissement, mais d’autres resteront perplexes quand au fond du film et à la façon dont les thèmes sont creusés et abordés. De toute façon dans les deux cas les spectateurs se diront « Oui, plutôt sympa… Et après ? »

Par Fanny Rico Garcia

Un film comme tous les autres.


« Comme tout le monde » est un film qui porte très bien son nom. En effet, tout ce qui le compose est stéréotypé et superficiel. Réalisé à des fins commerciales, ce film belge copie les comédies françaises.

Nous avons passé un moment agréable lors du visionnage de ce film, cependant son contenu reste décevant pour un film belge. Il est vrai qu’il ne contient aucune des caractéristiques très exigeante du cinéma belge francophone.

Les personnages sont tout blancs ou tout noirs, il n’y a pas de nuance. L’héroïne était riche, manipulatrice et blonde, elle devient manipulée pauvre, sincère et brune ! Ses actes, qui ont été jugés horribles sont donc excusés car elle a vécu une enfance difficile. Tous les acteurs abordent leur personnage par une interprétation « surjouée ». Il est vrai que Thierry Lhermitte et Gilbert Melki jouent d’ailleurs principalement dans des comédies populaires françaises.

La notion de « trop » est présente en permanence dans cette comédie. La manière de filmer est « trop » arrangée, le décor est « trop » coloré, les personnages, les thèmes et les valeurs sont « trop » stéréotypées. En effet, le scénario met en scène un arabe qui est gentil, qui a un ami blanc et une mère très présente. Le message qui passe est donc : « occupez-vous de vos enfants, ils réussiront dans la vie ». Il n’y a pas de recherche technique, ni de thèmes. C’est cliché à tous les niveaux.

Et enfin, comme dans toute comédie française, il y a un « Happy End ». La fin est prévisible, heureuse, émouvante et drôle et se termine même sur une note fantastique, et ce n’est pas grave si cela est ridicule.

En conclusion, ce film nous fait directement penser à une réalisation française grand publique qui tente avec peine d’imiter le « Truman Show ». Aucune caractéristique du cinéma belge n’apparaît ici. Heureusement, à part le nom du réalisateur et de certains producteurs, son appartenance belge reste très discrète. Mais peut on même qualifier ce film de cinéma belge ?


Par Madeline Simon

Un film belge ?

« Comme tout le monde » de Pierre Paul Renders est une film belge amusant, divertissant, avec un retournement de situation, une « happy-end » comme on les aime, et il n’est pas difficile à regarder. Mais ce film est-il réellement belge ?
En effet cette question est justifiée, le réalisateur, lui est bien belge mais son film se veut français voir américain car il est réalisé sur leur canevas typique et facilement reconnaissable. Il y a une situation initiale, puis vient l’élément perturbateur qui retourne la situation et pour finir le « happy-end ». Le tout bien décoré de musique, couleurs, effet caméra et autre extravagances.
De plus, l’humour gras, poussé et peu réfléchi de ce film est accentué par le choix des acteurs qui sont des comiques français connus (Thierry Lhermitte, Chantal Lauby et Gilbert Melki). Ce qui l’éloigne encore un peu plus de l’image que l’on se fait d’un film belge.
Maintenant examinons les personnages de plus près, on remarque qu’ils sont : ou tout blanc ou tout noir, sans aucune nuances. Prenons par exemple Claire, elle est blonde, jolie et vue comme une prostituée, c’est la méchante. Mais lorsque Claire devient brune, après le renversement de situation, elle est sensible, gentille, triste et apparait comme la victime. Cela vaut pour tous les personnages, ils sont construits sur base de clichés et de stéréotypes. Ils changent du tout au tout pour la fin : c’est l’arroseur-arrosé !
Cet aspect académique se retrouve dans la technique. Le montage est propre, sans faute, mais trop parfait pour avoir du sens. Le budget de ce film est utilisé pour l’esthétique et le confort du spectateur, le cadrage se limite à des gros plans et des plans taille ou américain pour pouvoir s’identifier aux personnages avec des émotions faciles. En opposition aux films belges qui par des plans larges font une mise à distance (effet V) et nous empêchent de vraiment rentrer dans celui-ci.
Ensuite les thèmes abordés sont faciles, connus et non contestables. Le premier est : « la télévision c’est pas bien » ! Evidement les télévision et les jeux télévisés nous influencent et nous manipulent. Le second est : « la famille c’est important ». Qui dira le contraire ? Le dernier est : « il ne faut pas suivre la masse », une fois encore tout le monde est unanime.
Ces « valeurs », sont passées de manière très simpliste, par des dialogues explicatifs, pas besoin de réfléchir, tout est servi sur un plateau. À la fin du film, le réalisateur s’assure que le message a été compris, et si ce n’est pas le cas, il nous l’écrit : « ne faites pas comme tout le monde » !
En conclusion, bien que belge, ce film n’est rien d’autre qu’une copie attendue du film commerciale qui se veut idéologique, il est fait de clichés et d’une « happy-end » prévisible. « Comme tout le monde » est vraiment un film comme tous les autres !


Par Caroline Togni

“Comme tout le monde”. Ce film aborde le problème de notre société de masse et de ses nombreux travers. Il met en avant l’inauthenticité de la jeunesse actuelle fortement influencée par les médias.L’action de ce film belge se déroule cependant en France pour l’idée d’une certaine démocratie présidentielle.Le metteur en scène a choisi délibérément comme héros principal un homme assez jeune pour mieux mettre en évidence le fait que les adolescents sont les premières victimes de la société de masse.En effet, le jeune, à la recherche de sa personnalité, aime se fondre, s’identifier à un groupe par peur également d’être rejeté par celui-ci.D’origine maghrébine, Jalil a remporté un jeu télévisé basé sur le sondage: il possède le don assez particulier de deviner les goûts des consommateurs. De plus, vu ses origines et son jeune âge, il représente la conjonction des goûts ainsi que des cultures.Le président lui-même aura recours à ses services pour mener à bien sa prochaine campagne électorale.L’influence de Jalil est telle, qu’il sera manipulé par un institut de sondage, la SOMADI: des caméras de surveillance: sont cachées partout dans son appartement. On lui a flanqué également une jolie fiancée chargée de tester ses goûts.Mais, grâce à ses dispositions, Jalil est amené à se remettre en question quant à sa propre authenticitéCe message est également renvoyé et perçu par le grand public.Il va de soi que dans ce contexte de masse, tous les personnages sont stéréotypés, de la vie de tous les jours, complètement stéréotypés.L’être humain aurait-il perdu sa faculté de pense, son esprit critique?Une recherche sur soi-même s’impose aux fins d’une personnalité plus vraie et d’une plus grande autonomie.

critiques de COWBOY, B. Mariage, 2008

1. Par Gaëlle Adam

Poelvoorde : le Cow-boy du système belge ?


La comédie dramatique belge ‘ Cow-boy’, récemment sortie dans les salles, est signée par le réalisateur Benoît Mariage.
Comme à l’habitude des films d’auteur belges, celui-ci traite de sujets de société. La différence de salaires entre le ministre et l’ouvrier.
Situé entre le rire et le désespoir, ‘Cow-boy’ est un authentique film belge. Tout d’abord parce qu’il dénonce subtilement le système salarial belge. Mais aussi parce que l’acteur principal, n’est d’autre que Benoît Poelvoorde. Cependant, un soupçon de facilités menace la crédibilité de ‘Cow-boy’ qui s’affiche en tant que film d’auteur.

Pour commencer, il est tout de même important de souligner que malgré le ton juste de son film, Benoît Mariage a eu tendance à exagérer le ‘coté belge’.
Tout d’abord, l’accent fort prononcé des personnages peut déranger le
spectateur. Qu’apporte-t-il réellement ? Un film d’auteur belge n’a nullement besoin de cela pour être reconnu. Cependant, il faut reconnaître que seuls Benoît Poelvoorde et Gilbert Melki (Daniel Piron et Toni Sacchi, personnages phares du film) n’ont pas d’accent belge reconnaissable.
Enfin, les quartiers habités par les jeunes de l’époque, aujourd’hui devenus adultes sont défraîchis, mornes, morts…Les habitations sont presque insalubres, entièrement délabrées, pauvres,… N’est-ce pas une vision un peu trop radicale ? Certes, la réalité des salaires est incontestable et inacceptable mais l’entièreté de la population ouvrière et de la population employée ne vit pas dans les conditions précaires telles qu’elles sont présentées.

Pour continuer dans cette logique thématique, il faut remarquer que ce long-métrage de Benoît Mariage relance de vieilles valeurs consensuelles.
La différence des salaires et des conditions de vie ne se sont pas améliorés au fil du temps. Que du contraire. Dans ce film, Daniel Piron tente de réaliser une reconstitution d’une prise d’otage qui avait pour but de dénoncer ces problèmes salariaux et sociaux ! ‘Tout le monde le pense tout bas mais il n’y a personne pour le dire’, telle aurait pu être la devise de T. Sacchi. En décidant de se pencher sur un problème aussi inquiétant, Daniel Piron est dans l’espoir de faire prendre conscience à la population que vingt-cinq ans plus tard, rien n’a changé et qu’il ne faut pas rester de marbre face à ces injustices. Mais il espère toujours de pouvoir relancer sa carrière.

Pour terminer, Il est vrai que le grand public est habitué de retrouver ce fameux Poelvoorde dans des comédies parfois ‘lourdes’, aux gags lassants,… Tandis que le cinéphile attendait de cet acteur un jeu émouvant, poussant à la réflexion tel que dans ‘Entre ses mains’, ‘Les convoyeurs attendent’,…
Cependant, le spectateur ‘mi-commercial mi-exigeant’ trouve en ‘Cow-boy’ un juste milieu.

En conclusion, ‘Cow-boy’ dénonce le système belge de façon radicale. Certes il faut rester objectif : ce film gênera le spectateur averti mais attirera et séduira le grand public.
Cependant, il ne faut pas se focaliser sur ses préjugés et ses attentes. Ce film réserve peut-être d’agréables surprises ! Qui sait ? A vous de juger…

2. Par Audrey Brisbois

Cow-boy : Don Quichotte des temps modernes,
y aurait-il des moulins à vent en Belgique ?

Le couple Benoît Mariage et Benoît Poelvoorde s’est enfin reformé ! En effet, nous avions pu les apprécier lors de « C’est arrivé près de chez vous » ou encore « Les convoyeurs attendent ». Ces deux artistes de talent sont de retour, plus déroutants que jamais, pour présenter une comédie grinçante où des sujets comme la quête d’identité, l’endormissement de la société et l’anéantissement des idéaux qui ont bousculé la jeunesse de ceux qui la composent…
Michel Strée aura finalement obtenu son droit de parole à l’écran par l’intermédiaire de cette fiction ! Souvenez-vous cet idéaliste exalté de 21 ans à l’époque des faits, qui tenta naïvement, prenant un bus scolaire en otage, de dénoncer les injustices de la société… Celui-ci deviendra l’idole de nombreux révolutionnaires gauchistes belges dont Daniel Piron ! C’est donc empli d’innombrables illusions que notre protagoniste principal s’investira de la mission de remettre en « selle » son héros de jeunesse en le confrontant aux anciennes victimes. Ainsi donc nous suivrons la conception d’un documentaire réalisé par un has-been en pleine crise de la quarantaine, ne sachant trop où son besoin de reconnaissance le mènera. Il se heurtera malheureusement à la lente agonie des idéaux gauchistes qui l’obligeront à constater son excès de zèle pour un combat perdu d’avance dans une société qui reste inégalitaire mais totalement anesthésiée. Nous serons donc spectateurs de cette pathétique conclusion lorsque la réalisation de son documentaire tombe à plat : Daniel a définitivement perdu sa fougue de jeunesse et ne sait plus où il en est…
Des acteurs plus vrais que natures dans la comédie de la vie grâce à la souplesse de la réalisation belge qui à permis une œuvre la plus juste possible : l’humanité des personnages nous touche. Cet homme à fleur de peau nous rappelle à tous ce que nous vivons...
Ce film est empreint de la qualité du cinéma belge actuel, juste comme on l’aime : cruel, profond, gorgé de sensibilité, décalé, déroutant et plein de dérision... Du début à la fin, cette comédie nous balade entre rires et larmes sans nous ennuyer à aucun moment !

3. Par Clémence Courard

Il était une fois


Toutes les histoires commencent ainsi : « Il était une fois ». Il était une fois un homme qui voulait terminer sa carrière de journaliste en beauté, il voulait faire un film. Mais cet homme était égoïste et se préoccupait peu de ce que pouvaient penser les autres. Ce narcissisme l’amena donc à sa perte et il n’eut pas « de vie heureuse avec beaucoup d’enfants. » Cow-boy, un film où l’on retrouve le Benoît Poelvoorde que tout le monde connaît, où les personnages principaux sont passifs et apathiques, et n’ont pas envie d’être là. Un film d’auteur mais gentiment ouvert au grand public.

Tout d’abord, Benoit Poelvoorde joue, dans ce film, un mélange de personnages qu’il a déjà incarnés. C’est une impression de déjà vu qui ne nous permet pas d’apprécier le film à sa juste valeur. Dans le personnage de Daniel Piron, on retrouve par exemple celui qu’il jouait dans « Podium » ; son caractère et la relation avec sa femme sont relativement similaires dans les deux films. On le retrouve également dans « Les convoyeurs attendent » : il est encore cet homme agressif qui veut réussir à tout prix, allant jusqu’à instrumentaliser son entourage.

Ensuite, les personnages secondaires du film sont caricaturés. Ils sont comme drogués, incapables d’avoir des réactions, la prise d’otage les a abrutis. Ils sont passifs et tous pareils. Il est très facile de constater que ce ne sont pas des acteurs professionnels : leur jeu manque de vérité. De plus, ils viennent tous de quartiers complètement défavorisés, à croire que les personnes qui vieillissent deviennent de plus en plus pauvres. Tous ces personnages viennent du même moule.

Par ailleurs, une des caractéristiques des films d’auteur est que le réalisateur est libre de créer ses propres règles, tant au niveau des plans que de la mise en scène, etc. Or, dans Cow-boy, toutes les règles sont respectées, le moindre plan est parfait, la mise en scène est telle que l’on se retrouverait parfois comme dans un film commercial. C’est d’un académisme! On s’attendrait tout de même à plus d’originalité de la part d’un grand réalisateur comme Benoît Mariage. Par le respect des règles, le réalisateur a mis de côté la subtilité et le questionnement que pourrait nous apporter le film. Il s’est également servi de Benoît Poelvoorde comme « appât » pour attirer le public et avoir le succès.

En conclusion, Cow-boy est décevant par son manque d’inventivité. On s’attend à un autre Benoît Poelvoorde, à des personnages subtils, à une vision moins consensuelle. Mais on trouve comme un goût de déjà vu, ce film ne nous amène pas à une réflexion, ne fait pas changer des mentalités. Peut-être ne faut-il pas trop se faire d’idées avant d’aller voir un film belge au risque d’être déçu !

4. Par Emmanuelle Fauville


Sorti dans les salles en cette fin d’année 2007, le film de Benoît Mariage est à la fois touchant et drôle. Les cinéphiles pourront apprécier le côté réaliste et dramatique du film tandis que les amateurs y verront le côté « bonne comédie ».
L’histoire est celle de Daniel, un journaliste de 40 ans, qui présente chaque jour l’émission peu valorisante de la sécurité routière. C’est parce qu’il voulait être reconnu dans son boulot qu’il se lance dans un projet de reportage basé sur la reconstitution d’une prise d’otage. Celle-ci a eu lieu 25 ans auparavant. Son projet le passionne et il est convaincu de sa réussite. Il s’avère malheureusement que ce reportage est voué l’échec. Orgueilleux et très peu modeste, Daniel va refuser de voir la vérité en face et il s’entête dans son projet. On rencontre dans « Cowboy », un Poelvoorde comme on l’aime c’est-à-dire à la fois drôle, sarcastique, sincère et perdu.
Le thème principal du film est celui de l’identité. On rêve tous, un jour, de devenir « quelqu’un », d’être reconnu dans ce que l’on fait.

Daniel va également tenter de faire carrière. Cependant, ses idées de gloire et de réussite vont lui monter à la tête. Il va prendre son jeu trop au sérieux et va finalement foncer droit dans le mur. Mariage se sert de la volonté et de la motivation de Daniel pour toucher le public et lui laisser un message d’espoir. Mais, il veut aussi faire prendre conscience de ce qui est possible ou pas et qu’il ne faut pas se laisser bercer par des illusions.
L’œuvre de Mariage reste bien dans l’idée que l’on peut se faire d’un film belge. En plus de traiter d’un sujet marginal, « Cowboy » se démarque par les acteurs présents ainsi que par les lieux du tournage. En effet, chez les acteurs on ne manque pas de reconnaître, Bouli Lanners, François Damiens et Gilbert Melki. Quant aux lieux, on peut voir les studios de le RTBF, la plage de Nieuwport,… Bien que ce film ne suive pas à cent pour cent le concept de cinéma d’auteur, pour lesquels les belges sont la plupart du temps connus, on ne peut nier l’aspect local qui s’en échappe.
Dans le film de Benoît Mariage, la comédie côtoie le drame et la futilité côtoie le réalisme. C’est la première fois que la Belgique offre un cinéma accessible à tous. « Cowboy » est une réalisation bien belge que chacun de nous, cinéphile ou amateur, pourra apprécier à sa manière.



5. Par Caroline Grisard


COW-BOY : Une mise en abîme...

Le long métrage de Benoît Mariage se base sur un fait divers belge qui s’est déroulé le 14 Novembre 1980. Il s’agissait d’un jeune adulte armé, Michel Strée, qui était monté dans un bus scolaire et qui voulait dénoncer les injustices de la société belge.

En réalisant son film, Benoît a voulu rendre hommage au jeune révolutionnaire de 21 ans : « Je me suis dit que ce type voulait avoir la parole à la télévision et qu'il ne l'avait jamais eue, pourquoi ne pas le faire ressurgir des mémoires 25 ans plus tard ? ». Il y a donc une belle mise en abîme dans le scénario, car le personnage de Poelvoorde fait de même, il veut rappeler ce fait divers qui s’est passé il y a un quart de siècle, il réalise alors un reportage. Cette mise en avant d’une critique des injustices du pays nous est exposée de manière subtile et agréable.

Les personnages ne sont pas sur joués et stéréotypés. En effet, Daniel Prion est un homme de la quarantaine qui n’est pas épanoui, ni dans sa vie personnelle, ni dans sa vie professionnelle. Il est mal à l’aise avec lui-même mais il se prend de haut avec les autres. Le personnage de Tony Sacchi, est aussi particulier car il est égoïste, il paraît indifférent par rapport au projet de Daniel. Pourtant, il décide de prendre un risque et de lui donner de son temps.

La majorité des scènes sont agréables à regarder. Les paysages sont paisibles. On peut reconnaître des lieux typiquement belges comme par exemple Nieuport. Cependant les couleurs restent souvent dans les tons grisâtres, il y a peu de plans gais et colorés.

Benoît Mariage, par plusieurs petites subtilités, nous fait passer des messages minimes. Par exemple, dans la scène où Daniel Piron refuse de payer un jeune pauvre qui vient de laver son pare-brise, il y a une certaine ironie. Il soutient la révolte de Tony Sacchi, celle de dénoncer les injustices du pays que les politiciens ne prennent pas en charge, mais il se contrefiche lui aussi des problèmes qui ne sont pas les siens !

Enfin, comme conclusion du film, le réalisateur se sert de la chanson des Poppies « Non, non rien n’a changé ». Bien que certains aient eu du courage et de l’ambition, comme Tony Sacchi et Daniel Piron, le monde est resté intact ou presque. Si on veut se faire entendre, c’est bien trop souvent par l’intermédiaire de l’argent ou de la violence qu’on peut le faire.


6. Par Antoine Pirard

Poelvvord : un as de la gâchette !



Notre Ben’ national nous revient en cette fin d’année avec deux films : « Les deux mondes » et « Cow-boy ». Si le premier est un film français destiné à un large public, le second se situe dans un contexte tout à fait différent et s’inscrit dans le cadre des films belges à petit budget. Le spectateur suit la vie de Daniel Piron (joué par Benoît Poelvoorde) un journaliste paumé d’environ quarante ans, au boulot monotone mais poursuivant néanmoins un rêve. En effet tout au long du film, Daniel Piron tente de réaliser le projet de sa vie : faire un documentaire sur une célèbre prise d’otage qui fit partie des faits divers marquant de son enfance. Il va retrouver un héros devenu gigolo, aux idéaux disparus … Tout au long du film Daniel Piron va accumuler les désillusions. Il se pose alors des questions sur ce qu’est devenu le monde et sur le but de son existence…

Tout d’abord, Benoît Poelvoorde n’aura jamais aussi bien campé le rôle d’un looser. Dans ce film, il se révèle touchant et drôle à la fois sans toutefois entrer dans la surenchère comique comme dans ses rôles dans « Podium » ou « Le Boulet ». Son personnage va être confronté à la réalité et va voir que le fossé entre celle-ci et ses rêves est large… En effet, celui-ci va découvrir que son idole est devenu tout le contraire de ce qu’il aimait ; il va se rendre compte qu’il n’a plus de « but » dans la vie (à part son documentaire) et que celle-ci est devenue monotone. Au final, son projet va se révéler être une grande désillusion …

Le réalisateur Benoît Mariage aborde donc de manière nuancée le thème de la condition de l’homme. Nuancée? Oui car il arrive qu’on ne sache pas trop si l’on doit rire ou pleurer, néanmoins la solitude et la tristesse sont des sentiments omniprésents lorsqu’on regarde ce film. Les différents thèmes abordés interpellent le spectateur. Même si le fil conducteur du film est difficile à percevoir, ces thèmes sont toutefois très explicites et, car portés par des acteurs ayant une sensibilité qui convient parfaitement à ce film, ils nous touchent, nous émeut.

Alors on pourra dire que la deuxième moitié de film est un peu trop longue et que l’on ne percevra pas directement le sens du film mais il faut néanmoins s’attarder sur la prouesse de Benoît Poelvoorde qui signe ici une de ses meilleures performances actuelles après des rôles trop stéréotypés comme dans « Narco » ou encore « Atomik circus ». Grâce à ce rôle donné par Benoît Mariage, il nous prouve qu’il peut encore se révéler touchant et qu’il peut convenir à des rôles aussi bien dramatiques que comique.

Cow-boy est le film indépendant à voir en ce début d’année. La sauce prend et même si on quitte la salle un peu perplexe, pensif voir perdu on ne pourra pas nier qu’il en ressort quelque chose de ce film. Pari réussi par les deux Benoît qui nous prouvent qu’ils n’ont pas tirés leurs dernières munitions.


7. Par Adeline Rigo

Cowboy : c’est du belge !



Benoît Mariage et Benoît Poelvoorde, dans un film à thème, c’est du belge ! Peut-être un peu moins qu’on pourrait l’espérer. Peut-être un peu trop « grand public ». Donc un film qui pourrait plaire à tout le monde, ou alors à personne.

Le thème, d’abord. Un homme de quarante ans, de la classe moyenne, très moyenne, s’offre sa crise de la quarantaine. Et il se découvre un projet qui va tout changer dans sa vie. Enfin, peut-être ! Il va s’extraire de son passé médiocre, de son présent ringard. Il va exister. Enfin, peut-être ! En tout cas il y croit. Et il s’y met. Et puis, ça ne marche pas. Mais ce n’est pas grave, la crise de la quarantaine, ce n’est pas éternel, et finalement un petite chose minable peut très bien suffire au bonheur en restant un ringard.

Le thème, c’est bien, ça convient bien pour un film belge. Mais le film est traité un peu trop « grand public ». Une vedette plus très « belge », Benoît Poelvoorde, qui joue comme souvent le dictateur minable qui a fait son succès.
Et puis, l’histoire, les personnages, très « attendus ». Des rafales de clichés, depuis l’épouse bizarre e t inintéressante jusqu’au métier sans gloire dans le milieu de la gloire facile. Impossible de ne pas s’offrir sa petite crise existentielle.
Et les « victimes » qui doivent donner vie à son projet, qui s’en foutent complètement et qui sont là parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Enfin, son équipe, aussi minable que lui.
Ca ne va pas marcher, son truc, ça ne prendra jamais forme…c’est presque prévisible…attendu.

Le premier degré suffit…pas besoin de chercher derrière. « Grand public », quoi. Y compris une fin heureuse qui remet les idées en place au cas où on aurait voulu prendre ça trop au sérieux.

Donc, Belge, si on veut. Mais pas trop !

8. Par Elisa Sarchiè

Cowboy : le rodéo de la vie !


Benoit Mariage, le réalisateur, dresse le portrait doux et rude de la Belgique avec comme incident majeur une prise d’otage survenue en novembre 1980 dont Daniel Piron va vouloir se servir pour faire le documentaire qui va le revaloriser, croit-il, aux yeux du monde entier !
Malheureusement le film vire au grotesque quand Daniel veut manipuler les faits…

« Cowboy » est la preuve vivante, mélancolique et amère des idéaux que l’on abandonne, mais le film traduit son message de manière molle, dans une ambiance glauque qui traîne 1h40… Les valeurs sont consensuelles et l’enchaînement des actions est un peu lent.
Le scénario est prévisible. Cependant le thème que veut défendre Daniel Piron à travers son film, est quand à lui interpellant.

Ensuite le choix des acteurs, le casting, est intéressant. Poelvoorde en tête d’affiche pour accroché le public ! Les autres acteurs sont bien choisis, ils collent tous très bien à leurs personnages. Dans ce film on y retrouve le couple Poelvoorde-Depardieu du long métrage « Podium », le spectateur a comme une impression de « déjà-vu » pas déplaisante. Quelques personnages sont stéréotypés comme Sacchi et le cameraman par exemple.

De plus, le réalisateur confie à Benoit Poelvoorde le rôle de son cowboy : il sera un journaliste déprimé qui souhaite rencontrer le héros de sa jeunesse et relancer sa carrière. Le « cow-boy » en Belgique définit l’homme fonceur qui mène à terme toutes ses idées. Daniel incarne bien ce prototype car, plongé dans son idée, il perd tout contact avec la réalité et cherche à retrouver un héros qui n’en est plus un… Pourtant à la fin du film, la plus belle découverte qu’il fera sera celle de lui-même ! Cette fin est très subtile et révélatrice de toute l’idéologie du film.

Bien qu’on s’identifie facilement à un personnage qui traverse une crise existentielle, l’ambiance du film tourne à la déprime et pousse très peu à la réflexion.
De plus, "Cowboy" marque les retrouvailles du réalisateur Benoît Mariage et de son compagnon Benoît Poelvoorde. Les deux hommes avaient partagé ensemble l'affiche du célèbre film "C'est arrivé près de chez vous" en 1992 et « Les convoyeurs attendent ».
Malheureusement, une bonne alliance et un bon précédent ne suffissent pas à répéter le coup de maître.


9. Par Madeline Simon

C’est du belge !

Film de Benoit Mariage, « Cowboy » est une comédie tout en restant un bon film belge. Malgré les pitreries de Benoit Poelvoord, acteur principal, c’est un film à messages.
Ce dernier met en place l’histoire d’un journaliste, Daniel Piron (Benoit Poelvoord), qui est installé dans une vie monotone, où son seul job de journaliste consiste à présenter des spots sur la sécurité routière qui le tourne en ridicule. Ses idéaux de jeunesse se sont envolés, mais Piron ne se laisse pas abattre et tente de donner un second souffle à une affaire de prise d’otage vieille de vingt-cinq ans (histoire vrai). Daniel décide donc de tourner un documentaire consacré au preneur d’otage Tony Sacchi et aux enfants présents dans le bus. Mais lorsqu’il retrouve les protagonistes, le jeune gauchiste est devenu un gigolo qui a mis aux oubliettes ses idées révolutionnaires. Les enfants ont grandi en oubliant cette histoire. Le documentaire de Piron semble compromis, il tente alors de tricher en manipulant les faits. Mais malgré tous ses efforts son film est un vrai fiasco.
Cette idée révolutionnaire de l’époque n’a pas pu évoluer dans ce monde sans pitié, qui avec le temps est devenu bien pire. Alors que Piron voulait montrer l’évolution de celle-ci, il s’est retrouvé face à un mur.
L’injuste de la société est, en effet, l’un des messages que le film fait passer. Il parle du fait que nous sommes les victimes de la société et de l’injustice,…et ce depuis toujours. Il met surtout l’accent sur le fait qu’aujourd’hui on se bat contre les injustices de la société, les mêmes qu’il y a vingt-cinq ans, et qui existeront toujours probablement dans vingt-cinq ans. Le film montre bien que « non, non rien n’a changé » et ne changera surement jamais, on sera toujours des victimes. Ce côté social (belge) se voit à travers les personnages qui ont perdu la foi en leur combats de l’époque.
Ensuite, par le personnage de Daniel, le film montre que les médias sont des manipulateurs pour avoir de l’audience, et qu’ils n’ont aucun scrupules à transformer les fait à leur sauce. Ce qui démontre qu’il ne faut pas, toujours, croire les médias et avaler leur paroles sans rien dire, car les informations ne sont pas toujours vraies. Mais l’excès de singeries de Poelvoorde, fait ressortir un petit côté commerciale à ce film.
En conclusion, Benoit Mariage a fait du bon boulot car les bêtises et les pitreries des acteurs, les rebondissements de l’histoire vous font passer du rire aux larmes. Toutefois ce film « auteur-commercial » ne peut plaire qu’à un petit nombre de personnes car il joue avec un pied dans chaque monde du cinéma, et s’assure que l’on a bien compris le message par le clin d’œil fait aux Poppys en fin de film.

10. Par Manon Thibaut

Otage de soi


Cowboy, film belge, est sorti en 2007 dans les salles avec comme tête d’affiche, Benoit Poelvoorde. Benoit Mariage qui en est le réalisateur a travaillé comme journaliste pour « vers l’avenir », à la RTBF et a participer aux émissions « steap-tease » avant de réaliser ses propres films.
Daniel Piron, personnage principal du film, journaliste télé en décrépitude croit en son documentaire qui consiste à reconstituer une prise d’otages datant d’une vingtaine d’années. Il souhaite pour ce faire retrouver les protagonistes de ce fait divers, 16 enfants devenus grands et leur enseignant qui ont été pris en otage par le jeune Michel Strée et des copains activistes, le 14 novembre 1980 à Vielsalm. Ce fameux bus scolaire menacé devait interpeller le monde politique sur la souffrance de la classe ouvrière.
Ce film réaliste et émouvant, sous des apparences relativement drôle, témoigne avec une profonde mélancolie de la tristesse de l’être face à ses échecs et ses difficultés à les accepter. Benoit Mariage, en traitant d’un idéaliste frustré, se tourne tout de même vers un large public qui devra s’interroger sur cette pensée : « l’estime de soi commence dans la reconnaissance et découverte de ses échecs ».
La réalisation de ce film, contenant une mise en abyme, traite de sujets lourds et donne parallèlement, de par ces acteurs professionnels et non, une atmosphère vivante voir ironique. Seul détail décevant face à l’interprétation d’acteur : Benoit poelvoorde incarne un personnage qu’on lui connait déjà.
Bien qu’il inspire une réflexion, ce film reste accessible à la plupart d’entre nous. Malgré tout, la réalisation s’éloigne du concept consensuel en sortant le public de sa situation habituelle de spectateur plongé dans un moment de lassitude agréable en le mettant nez à nez à des situations irritantes.
En effet le spectateur peut ressentir un grand mal être lorsque le film met en scène les otages sur la plage et que l’on fait face à des « acteurs » en mutisme devant les caméras. Exaspération accentuée lorsqu’il tente de truquer son fiasco et use d’instrumentation des personnes interrogées, manipule les images. Devant cette scène nous avons alors l’envie poignante d’arrêter ce tournage, ce désastre.
Une des dernières scènes nous plonge dans une ambiance tragi-comique en montrant les otages en fête en non concernés par l’événement vécu il y a 20 ans face au journaliste qui ne peut plus les envisager comme tels car il souffre de problèmes personnels non réconciliés. Là, son fantasme d’un film où allait ressurgir une douleur sociale s’évanouit complètement.
Mais, Le film fait sourire en nous montrant, avec tendresse, les illusions perdues et les renoncements de Daniel Piron. Le chant final d’ailleurs, attendrissant et pathétique, qui met en scène une chorale d’adultes amateurs criant leurs désenchantements met merveilleusement bien en avant cette déception.
Ce film très humain, drôle et nostalgique, nous propose une réflexion sur l’individu face à ses échecs, ses erreurs et sa difficulté à les reconnaitre et à les affronter afin de s’en dégager pour continuer à avancer.


11. Par Vanherck Aline

La réalité sur nos écrans



« Cow-boy » est un film belge réalisé par Benoît Mariage. Il révèle les injustices sociales auxquelles nous faisons face dans la vie courante, entre la classe ouvrière et la classe plus aisée. Rempli en même temps d’humour et de subtilités, ce film d’auteur nous emmène une fois de plus dans les problèmes sociaux de la vie actuelle. Malgré la présence de certains personnages stéréotypés, la réalisation est fort intéressante et l’histoire est d’autant plus originale.


Tout d’abord, certains personnages de ce film sont quand même fort stéréotypés. En effet certains personnages comme par exemple François Damiens ont un accent fort prononcé. Tout le monde sait que ce film est belge il n’y a nul besoin d’augmenter cet effet. Cela ne positive pas l’image des belges, au contraire cela montre uniquement qu’ils peuvent être reconnus grâce à leur accent. De plus, un autre aspect négatif que l’on pourrait développer dans ce film c’est la façon dont il aborde le thème de la pauvreté de certains quartiers. Il est vrai que bon nombre de personnes ont des difficultés dans notre pays mais la façon dont Benoît Mariage développe ce passage se révèle un peu fort vexant pour certaines personnes faisant partie de la classe ouvrière.


Ensuite, même si ce film se révèle être assez divertissant pour un film belge, il développe aussi beaucoup d’aspect positif. Les figurants de ce film sont pratiquement tous belge et le paysage de tournage se situe en Belgique uniquement, ce qui permet de renforcer le faite que ce film soit belge. De plus, le jeu des acteurs est aussi bien déterminé malgré le petit côté stéréotypé au niveau de la langue. Entre autre, Benoît Poelvoorde excelle dans son rôle, on sent qu’il se met complètement à la place du personnage et qu’il a envie d’atteindre son but même si personne ne le suit à première vue.


Pour finir, les thèmes développé dans ce film permettent au spectateur une réflexion par rapport à l’injustice qu’il existe dans notre société face aux plus pauvres. Il véhicule un message d’entraide, de tolérance et de solidarité. Ce qui est particulièrement attrayant, c’est l’histoire qui tourne autour de ce thème, qui n’est autre que la prise d’otage d’un bus scolaire en 1980. Une histoire qu’on pourrait qualifier de hors du commun. De plus, ce film est à la fois drôle et nostalgique. Le réalisateur nous met face à une situation plutôt terne tout en gardant un côté amusant avec une pointe d’humour juste quand il le faut.


En conclusion, ce film drôle, amusant, triste et émouvant à la fois, plaira à un large public. Il aborde un sujet intéressant pour tout le monde, il touche un fait actuel de notre société autour d’une histoire originale. Et la réalisation a été développée de manière très subtile. Bref, un film à aller découvrir sans aucune hésitation !

12 Par Charline Firket

Ce film de Benoît Mariage est comme une retrouvaille entre Benoît Mariage, lui-même, et Benoît Poelvoorde. Après « Les convoyeurs attendent », voici « Cowboy ». Un film truffé de subtilités qui met en scène un capitaliste qui, au fil du temps, va devenir un idéaliste.



En effet, Benoît Poelvoorde est toujours aussi époustouflant ! Il excelle par son génie. Il a exprimé avec talent et audace les diffèrentes facettes de son personnage. Il apparaît comme quelqu’un de très profond, très réel quoi que un peu dans un monde a part.



Pour ajouter à cela, ce film, touchant de vérité brute, a une âme et il nous pousse à la réflexion. Il laisse des traces dans notre subconscient. On ne reste pas de glace devant les banlieues défraîchies et l’injustice que « Sacchi » dénonçait.



« Cowboy » est, de plus, sans prétention cinématographique. Dépourvu d’effets spéciaux, le film ne jette pas de la poudre aux yeux. Il n’est certainement pas conseillé aux amateurs de « Matrix » ou autre...



Pour conclure, ce film n’est pas à mépriser malgré les nombreuses critiques négatives écrites par quelques plumitifs excités.