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lundi 28 mai 2007

Découverte, Cédric Hoareau, juin 2007

Le travail de Cédric Hoareau prend place dans une histoire des avancées techniques. Depuis les premiers outils aux machines automates, et jusqu’à nos robots, il met en œuvre un imaginaire où la dernière invention côtoie la plus archaïque. Cédric Hoareau entend questionner de l’intérieur une société, la nôtre, où le progrès maintient l’illusion d’un avancement vers un but. Récupérant des objets et les détournant, il met à jour notre condition, liée à la technique et ses accidents, avec les outils du savant, du technicien, du poète, du visionnaire, du guerrier, de l’artiste… D’autre part le son s’installe, nous dit on: dans les salles de concerts, certes, mais aussi dans de nombreux autres lieux comme aux vernissages de cet artiste. Ou encore dans ses installations, Cédric Hoareau joue l’espace et laisse au spectateur-auditeur le choix de sa propre interprétation par rapport à notre monde actuel.





Pour son travail en 2006 j’ai choisi une œuvre intitulé « Ma Chambre » dans lequel il fait effectivement exemple de poésie. Cette œuvre résume bien la pensée de Cédric Hoareau en 2006. « Ma chambre » est une installation sonore qu’il a eu l’occasion d’exposer à la biennale de Bourges. Le visiteur est invité à pénétrer une chambre où des armées d'objets sonores de type électriques (machines à écrire, bobines de fil électriques, haut-parleurs) (doc 6) sont posées au sol créant une musique expérimentale qui n'est pas sans nous rappeler le monde de l'enfance et celui de la guerre. La pièce est très lumineuse et donc au premier abord n’inspire pas trop la guerre ou l’angoisse mais nous comprenons avec le son que Hoareau mélange l’horreur avec la poésie. Une forme d’ironie…En effet, par cette œuvre il n’hésite pas une seconde de rappeler que l’homme est responsable de son avenir ainsi de celui de ses enfants. Ce n’est pas nécessairement la science ou la technologie qui va nous protéger.

Si nous continuons dans « Ma chambre », nous arrivons en plein dans l’ironie de Cédric Hoareau. En effet, cette image d’un nounours s’accrochant comme il peut à ce qu’il peut, avec le tout « suspendu » au dessus de l’ouate, quand on y pense nous donne un sacré frisson (doc 7). En effet, si on procède par image comme l’artiste nous pousse à le faire, on peut comparer ce nounours à un enfant s’accrochant dans ce monde absurde et pourtant sans s’en rendre compte il est déjà au ciel. Cette œuvre est très percutante et nous donne bien le goût d’angoisse que Cédric Hoareau doit avoir face à l’avancée technique incessante. Encore une fois il mélange d’une façon très osée, l’horreur avec la poésie invoquant ici, l’enfance. Une chose est sure, c’est qu’après cette œuvre, on se posera des questions sur l’impact de la technologie dans nos propres vies.

Cédric Hoareau est un jeune artiste contemporain « en voie de développement ». Contemporain parce qu’il joue avec tous les aspects de l’art contemporain dans ses travaux : installations, performances, vidéos, sons… Pour un jeune artiste, il a déjà touché à pas mal d’aspects du monde de l’art contemporain. En effet, il a déjà participé à une biennale, à des expos collectives et personnelles, des montages de scènes et il a même été réalisateur de vidéos avec d’autres artistes. Bref, il a déjà fait du chemin même si il lui en reste encore beaucoup. Il est vrai que sa recherche artistique est tout à fait actuelle et perturbatrice ce qui le rend d’autant plus artiste contemporain. Pourtant, je trouve qu’il pourrait pousser sa recherche contemporaine un peu plus loin en utilisant encore d’autres matériaux et peut-être aborder d’autres points sur la technologie dans la vie de l’homme.
Il est tout de même important de dénoncer cette recherche perpétuelle de la technologie qui nous illusionne. Cédric Hoareau voudrait rappeler qu’il est possible un jour, si ce n’est déjà pas presque arrivé, que la technologie prenne le dessus dans nos vies. Il voudrait aussi rappeler l’humanité aux choses fondamentales comme la vie par exemple. En effet, à force de détruire notre planète nous courons beaucoup risques pour nos enfants car, oui, le drame climatique est bientôt inévitable. C’est pourquoi l’artiste utilise pratiquement que des éléments récupérés. Aussi, la technologie n’est pas nécessairement synonyme de bonheur. Peut-être qu’un peu de simplicité dans nos vies pourrait changer les choses.

Par Laetitia

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