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jeudi 24 mai 2007

Visite du MUDAM, Luxembourg, juin 2007

Pour commencer, notons que c’est Ieoh Ming Pei qui est le concepteur de ce projet. Il inscrit donc, après la pyramide du Louvre et l’extension du Musée Historique allemand, une fabuleuse construction à son Palmarès. C’est par le biais de matériaux tels : le verre avec ses structures filigranes en acier, le béton architectonique blanc, la pierre naturelle de Bourgogne, qui revêt les façades extérieures… que nous sommes séduits par sa réalisation. En effet, l’harmonie des courbes, le style particulier : « château fort » des temps modernes, l’utilisation de l’espace et les surfaces verrières impressionnantes nous emportent.
A la suite de ce court aperçu, dirigeons nous vers les œuvres exposées au travers du musée.

Signalons tout d’abord qu’il comporte différents types d’expositions. « Tomorow Now » est certainement la majeure et la plus imposante des expositions exposée en juin 2007 dans celui-ci. Il y a ensuite, d’autres travaux divers comme des peintures, montages, photographies …
En somme, au moyen de ce parcours artistique nous pouvons explorer une atmosphère particulière et plutôt inédite.

Dans le prolongement de ce voyage, soulignons la présence de l’œuvre, à mon goût la plus crue, « Manufacturing Human Cyborgs ». J’en profite, premièrement, pour effectuer un parallélisme avec « le Meilleur des mondes » de Aldous HUXLEY qui « énonce des prophéties qui préviennent d’un possible péril et d’une horreur à venir aux fins de mieux se prévenir ». C’est sous le monde de fiction que ces dangers potentiels sont représentés.
Alors, on peut constater qu’ici les angoisses se tournent, tout comme dans le roman d’Huxley, vers des thèmes récurrents de mise en garde : la procréation, le clonage, les lois d’eugénisme, et d’impositions dictatoriales voulant redéfinir l’être humain. « Manufacturing Human Cyborgs » dénonce les dangers à manipuler le corps comme s’il s’agissait d’un instrument ou objet en entravant sa condition humaine. C’est au moyen de scènes piquantes : humains maltraités destinés à assouvir les désirs sexuels et autres, que l’artiste nous pose ces questions.

Un avis pouvant se dégager de cette exposition est que, malgré le titre de l’exposition : « Lorsque le Design rencontre la Science-fiction ». Le spectateur doit s’engager dans ce parcours débordant de questionnements et regorgeant de projections. Il est vrai que l’aspect plutôt design et les analogies avec l’art moderne peuvent nous apparaître évidents.
Néanmoins, ces travaux contiennent des indices d’un futur déjà présent. Je crois que la science-fiction transpose nos préoccupations actuelles vers des éventualités futures, qui me semblent très réalistes. Elle pose des interrogations, et offre une lecture de notre société d’aujourd’hui. « Elle est tel un miroir grossissant et présente des caricatures du monde, des scénarios poussés jusqu'à des situations paroxystiques qui prennent toutes pour point de départ un ancrage dans le présent ».

L’art contemporain réside dans de nombreuses choses, mais il peut aller chercher une parcelle de son existence dans cette définition ci-dessus.
Après ce trajet au travers du MUDAM, le tour peut-être clôturé, la boucle est bouclée et en guise de conclusion je dirai ceci : en épelant le titre de MUDAM =Musée d’art moderne, j’ai eu assez d’appréhension concernant les œuvres que j’allais rencontrer. Toutefois, Je retire un agréable souvenir des travaux exposés. Il est clair que plusieurs sont assez esthétisants ou d’autres difficiles d’accès. Pourtant, j’ai été ensorcelé par la teneur des discours et l’étreinte suscitée par le biais de leurs questionnements. Je recommanderai ce musée à de nombreuses personnes puisqu’il offre une perspective, originale certes, mais surtout bouleversante et contemporaine.

Par François

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