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lundi 28 mai 2007

Découverte, Kader Attia, juin 2007

Kader Attia, "Flying Rats" : oeuvre éphémère


L’enfance… Une période dont on dit du bien, car nous sommes soi-disant innocents. Mais celle-ci n’est pas belle et innocente pour tout le monde. La société réserve maintes surprises. Pour Kader Attia, parisien et né à Dugny en Seine-Saint-Denis en 1970, ce fut le cas et cela se fait ressentir dans son art. Une thématique bien personnelle mais pourtant compréhensible pour tous. Il est représenté principalement par la galerie Kamel Mennour à Paris. Kader Attia a exposé à la biennale de Venise, à Miami, à Londres, en Chine ou encore à Bâle. Présentation d’une installation de Kader Attia, « Flying rats », à la huitième biennale d’art contemporain de Lyon de 2005.

J’ai également pu remarquer qu’Attia a évolué. Et oui, cet artiste était auparavant un artiste plutôt moderne. Il a notamment concouru pour le prix Marcel Duchamp en 2005. Ce prix est dédié aux artistes contemporains de pointe, mais je considère la plupart des artistes et œuvres concourants comme modernes. Tout comme Claire Mambourg, nous pouvons observer chez Attia un changement, un virement de l’art moderne vers l’art contemporain. Concernant l’œuvre « Flying Rats » que j’ai choisie, on voit clairement son caractère contemporain, la suite vous éclairera.

Je suis persuadé que l’art a une dimension psychothérapeutique. Montrer les choses les plus cauchemardesques permet à l’artiste, mais aussi au regardeur, de les exorciser. (Kader A.)

"Flying Rats", Kader Attia

Des pigeons porteurs de virus, possible… Mais des pigeons mangeurs d’hommes ? C’est le concept de l’installation de Attia. 150 pigeons sont enfermés dans une immense cage, dont le grillage fait penser à une cage à poule, et ceux-ci picorent des graines. Jusque là, rien d’anormal à part le fait d’employer des animaux vivants pour une œuvre. Mais l’originalité, qui en devient une violence, c’est que ces graines sont en forme d’enfants avec de réels habits et chaussures et ceux-ci sont au nombre de 45. De loin on dirait une cour de récréation. De près : le massacre est au rendez-vous. L’art utilise donc le lieu (De Cupere).

Par ailleurs, l’œuvre est éphémère. En mi-Novembre et en une semaine, les premières sculptures ont été dévorées par les pigeons, même si l’œuvre est censée rester jusqu’à la fin du mois de Décembre, période de clôture de la biennale. L’œuvre s’efface au fur et à mesure du temps, tout comme les souvenirs de l’enfance. C’est cette nostalgie de l’enfance que l’artiste a voulu nous montrer en second lieu. Pour certains, on se souvient de certains évènements heureux ou malheureux de notre vie mais en général on garde un bon souvenir de notre enfance, pour d’autres : l’enfance est passée et c’est très bien comme ça ; ils peuvent enfin sortir la tête de l’eau et respirer.



Pour conclure, je dirai que Kader Attia, cet homme de la quarantaine, en plein dans notre société est bien un artiste contemporain. Son enfance l’a marquée, il nous le fait savoir par cette violence. Il nous choque mais en cela il nous fait prendre conscience de notre monde, de la cruauté de celui-ci et des problèmes qui y persistent. Son art est un reflet. Un reflet de la vie, il la transcrit, la dénonce. L’œuvre est éphémère, certes, mais pas son impact. Les rats s’envolent peut-être mais les traces, elles, restent.

Par Thibaut

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