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mercredi 20 février 2008

Critique de COMME TOUT LE MONDE, P-P Renders 2007

Par Adeline Rigo

Vous avez dit belge ?
« Comme tout le monde » de Pierre-Paul Renders


Comme tout le monde, film « belge » tourné à Paris avec des comédiens humoristes français, semble avoir été conçu comme un produit commercial destiné au marché francophone.

Un film belge, c’est quoi ? C’est un film d’auteur, à petit budget, avec des acteurs moyennement connus. Ca se tourne en décors réels, ça contient un message, au moins un. Ca décortique des caractères. Et c’est censé donner à réfléchir, même si c’est un film belge divertissant, vous voyez ?
Décalé, un peu absurde ou surréaliste peut-être.

Alors, film réussi peut-être, mais film belge, non ! Bon divertissement à la française, sur une trame plutôt classique avec des personnages stéréotypés. Un happy-end obligatoire et quelques fantaisies. Par exemple, le gentil devient méchant, la salope blonde devient une gentille brune. Le gentil, c’est un arabe, ils ne sont pas tous méchants. La salope, elle se prostitue. Mais c’est à cause de son enfance malheureuse. Ca c’est classique. Tous les rôles sont sans nuance, surjoués, peu réalistes Ca aussi c’est classique. Petit bout de critique consensuelle des jeux télévisés. Dialogues didactiques, humour gras au premier degré…comme prévu par le genre.

Au bout du compte, un film tout en clichés, construit de façon classique, offrant même un message, banal, à propos de l’authenticité et des vrais amis. Et au bout, une fin prévisible, émouvante et drôle. Film belge ? Ce sera pour la prochaine fois.



Par Antoine Pirard

« Comme tout le monde »
76%...perplexe ?



Après « Thomas est amoureux » sorti en 2000 Pierre-Paul Renders réalise son second long-métrage « Comme tout le monde ». Ce film nous dresse le portrait d’une société ou les individus sont manipulés par la publicité à la tv et qui, finalement, est très proche de la nôtre. On peut dire que ce film mélangeant comédie et satire sociale est un bon divertissement. L’histoire ? Jalil, un jeune instituteur de maternelle, joue à un jeu dont le but consiste à répondre « comme tout le monde ». Jalil gagne en donnant les réponses semblables à celles de la majorité des gens interrogés à chaque fois. Cette victoire va amener une société de sondage à espionner Jalil jusque dans sa maison grâce à des micros, des caméras et une petite amie…

Des personnages stéréotypés, des situations à rebondissements, un scénario bien ficelé font qu’on ne s’ennuie pas en regardant ce film… Mais, est ce vraiment suffisant ?

A première vue, on constate que le réalisateur a fait une caricature de notre société pour nous faire prendre conscience de ce qui cloche chez elle et ce, en nous montrant la manipulation des sociétés de publicité qui saturent notre environnement de produits de consommation et du pouvoir qui nous gouverne. Malheureusement le film n’arrive jamais à nous toucher et à nous faire réfléchir. Il est trop gentillet. Le thème du film, qui est la société de consommation, n’est pas assez exploité par le réalisateur. La volonté de faire passer un message est là mais le réalisateur n’y est pas arrivé et ce en optant pour des personnages trop stéréotypés, un happy-end et un scénario trop prévisibles. L’idée de base est bonne mais tout est trop gentil ou tout est trop méchant.
L’humour au premier degré est parfois lourd et les dialogues didactiques sont banals. Les personnages quand à eux sont trop conventionnels. Le gentil Arabe avec sa gentille famille, les méchants publicitaires, la méchante maîtresse qui finalement est gentille… Les dialogues sont trop prévisibles et le happy-end n’est pas à sa place dans un film qui critique la société de consommation. Peut-être le réalisateur a-t-il fait ce choix délibérément mais malheureusement je ne figure pas parmi les personnes touchées et sensibles à la manière dont les thèmes du film sont abordés…

Néanmoins, dans sa forme, le film est propre : la manière de filmer est assez classique et les angles de vue façon caméra espion nous font rentrer dans le film. Les acteurs sont soit attachant soit détestable et restent fort stéréotypés, fort plats (on dirait que Thierry Lhermitte n’est indispensable que pour faire une bonne pub au film). C’est dans le fond qu’il y a un problème. Alors on pourra dire que le réalisateur a délibérément opté pour un film proche de la comédie française et qu’il a fait exprès de se situer entre comédie et satire social mais le mélange ne prend pas. Car oui, ce mélange fait qu’on se dit « J’ai passé un bon moment » mais aussi que Pierre-Paul Renders aurait pu pousser plus loin ce thème, qu’il aurait pu creuser pour réussir à nous toucher, à nous faire réfléchir. « Comme tout le monde » n’est pas un film raté, certains penseront que c’est un gentil petit film à regarder un samedi soir,un bon divertissement, mais d’autres resteront perplexes quand au fond du film et à la façon dont les thèmes sont creusés et abordés.

En conclusion, « Comme tout le monde » n’est pas un film raté, certains penseront que c’est un gentil petit film à regarder un samedi soir,un bon divertissement, mais d’autres resteront perplexes quand au fond du film et à la façon dont les thèmes sont creusés et abordés. De toute façon dans les deux cas les spectateurs se diront « Oui, plutôt sympa… Et après ? »

Par Fanny Rico Garcia

Un film comme tous les autres.


« Comme tout le monde » est un film qui porte très bien son nom. En effet, tout ce qui le compose est stéréotypé et superficiel. Réalisé à des fins commerciales, ce film belge copie les comédies françaises.

Nous avons passé un moment agréable lors du visionnage de ce film, cependant son contenu reste décevant pour un film belge. Il est vrai qu’il ne contient aucune des caractéristiques très exigeante du cinéma belge francophone.

Les personnages sont tout blancs ou tout noirs, il n’y a pas de nuance. L’héroïne était riche, manipulatrice et blonde, elle devient manipulée pauvre, sincère et brune ! Ses actes, qui ont été jugés horribles sont donc excusés car elle a vécu une enfance difficile. Tous les acteurs abordent leur personnage par une interprétation « surjouée ». Il est vrai que Thierry Lhermitte et Gilbert Melki jouent d’ailleurs principalement dans des comédies populaires françaises.

La notion de « trop » est présente en permanence dans cette comédie. La manière de filmer est « trop » arrangée, le décor est « trop » coloré, les personnages, les thèmes et les valeurs sont « trop » stéréotypées. En effet, le scénario met en scène un arabe qui est gentil, qui a un ami blanc et une mère très présente. Le message qui passe est donc : « occupez-vous de vos enfants, ils réussiront dans la vie ». Il n’y a pas de recherche technique, ni de thèmes. C’est cliché à tous les niveaux.

Et enfin, comme dans toute comédie française, il y a un « Happy End ». La fin est prévisible, heureuse, émouvante et drôle et se termine même sur une note fantastique, et ce n’est pas grave si cela est ridicule.

En conclusion, ce film nous fait directement penser à une réalisation française grand publique qui tente avec peine d’imiter le « Truman Show ». Aucune caractéristique du cinéma belge n’apparaît ici. Heureusement, à part le nom du réalisateur et de certains producteurs, son appartenance belge reste très discrète. Mais peut on même qualifier ce film de cinéma belge ?


Par Madeline Simon

Un film belge ?

« Comme tout le monde » de Pierre Paul Renders est une film belge amusant, divertissant, avec un retournement de situation, une « happy-end » comme on les aime, et il n’est pas difficile à regarder. Mais ce film est-il réellement belge ?
En effet cette question est justifiée, le réalisateur, lui est bien belge mais son film se veut français voir américain car il est réalisé sur leur canevas typique et facilement reconnaissable. Il y a une situation initiale, puis vient l’élément perturbateur qui retourne la situation et pour finir le « happy-end ». Le tout bien décoré de musique, couleurs, effet caméra et autre extravagances.
De plus, l’humour gras, poussé et peu réfléchi de ce film est accentué par le choix des acteurs qui sont des comiques français connus (Thierry Lhermitte, Chantal Lauby et Gilbert Melki). Ce qui l’éloigne encore un peu plus de l’image que l’on se fait d’un film belge.
Maintenant examinons les personnages de plus près, on remarque qu’ils sont : ou tout blanc ou tout noir, sans aucune nuances. Prenons par exemple Claire, elle est blonde, jolie et vue comme une prostituée, c’est la méchante. Mais lorsque Claire devient brune, après le renversement de situation, elle est sensible, gentille, triste et apparait comme la victime. Cela vaut pour tous les personnages, ils sont construits sur base de clichés et de stéréotypes. Ils changent du tout au tout pour la fin : c’est l’arroseur-arrosé !
Cet aspect académique se retrouve dans la technique. Le montage est propre, sans faute, mais trop parfait pour avoir du sens. Le budget de ce film est utilisé pour l’esthétique et le confort du spectateur, le cadrage se limite à des gros plans et des plans taille ou américain pour pouvoir s’identifier aux personnages avec des émotions faciles. En opposition aux films belges qui par des plans larges font une mise à distance (effet V) et nous empêchent de vraiment rentrer dans celui-ci.
Ensuite les thèmes abordés sont faciles, connus et non contestables. Le premier est : « la télévision c’est pas bien » ! Evidement les télévision et les jeux télévisés nous influencent et nous manipulent. Le second est : « la famille c’est important ». Qui dira le contraire ? Le dernier est : « il ne faut pas suivre la masse », une fois encore tout le monde est unanime.
Ces « valeurs », sont passées de manière très simpliste, par des dialogues explicatifs, pas besoin de réfléchir, tout est servi sur un plateau. À la fin du film, le réalisateur s’assure que le message a été compris, et si ce n’est pas le cas, il nous l’écrit : « ne faites pas comme tout le monde » !
En conclusion, bien que belge, ce film n’est rien d’autre qu’une copie attendue du film commerciale qui se veut idéologique, il est fait de clichés et d’une « happy-end » prévisible. « Comme tout le monde » est vraiment un film comme tous les autres !


Par Caroline Togni

“Comme tout le monde”. Ce film aborde le problème de notre société de masse et de ses nombreux travers. Il met en avant l’inauthenticité de la jeunesse actuelle fortement influencée par les médias.L’action de ce film belge se déroule cependant en France pour l’idée d’une certaine démocratie présidentielle.Le metteur en scène a choisi délibérément comme héros principal un homme assez jeune pour mieux mettre en évidence le fait que les adolescents sont les premières victimes de la société de masse.En effet, le jeune, à la recherche de sa personnalité, aime se fondre, s’identifier à un groupe par peur également d’être rejeté par celui-ci.D’origine maghrébine, Jalil a remporté un jeu télévisé basé sur le sondage: il possède le don assez particulier de deviner les goûts des consommateurs. De plus, vu ses origines et son jeune âge, il représente la conjonction des goûts ainsi que des cultures.Le président lui-même aura recours à ses services pour mener à bien sa prochaine campagne électorale.L’influence de Jalil est telle, qu’il sera manipulé par un institut de sondage, la SOMADI: des caméras de surveillance: sont cachées partout dans son appartement. On lui a flanqué également une jolie fiancée chargée de tester ses goûts.Mais, grâce à ses dispositions, Jalil est amené à se remettre en question quant à sa propre authenticitéCe message est également renvoyé et perçu par le grand public.Il va de soi que dans ce contexte de masse, tous les personnages sont stéréotypés, de la vie de tous les jours, complètement stéréotypés.L’être humain aurait-il perdu sa faculté de pense, son esprit critique?Une recherche sur soi-même s’impose aux fins d’une personnalité plus vraie et d’une plus grande autonomie.

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