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mercredi 20 février 2008

critiques de COWBOY, B. Mariage, 2008

1. Par Gaëlle Adam

Poelvoorde : le Cow-boy du système belge ?


La comédie dramatique belge ‘ Cow-boy’, récemment sortie dans les salles, est signée par le réalisateur Benoît Mariage.
Comme à l’habitude des films d’auteur belges, celui-ci traite de sujets de société. La différence de salaires entre le ministre et l’ouvrier.
Situé entre le rire et le désespoir, ‘Cow-boy’ est un authentique film belge. Tout d’abord parce qu’il dénonce subtilement le système salarial belge. Mais aussi parce que l’acteur principal, n’est d’autre que Benoît Poelvoorde. Cependant, un soupçon de facilités menace la crédibilité de ‘Cow-boy’ qui s’affiche en tant que film d’auteur.

Pour commencer, il est tout de même important de souligner que malgré le ton juste de son film, Benoît Mariage a eu tendance à exagérer le ‘coté belge’.
Tout d’abord, l’accent fort prononcé des personnages peut déranger le
spectateur. Qu’apporte-t-il réellement ? Un film d’auteur belge n’a nullement besoin de cela pour être reconnu. Cependant, il faut reconnaître que seuls Benoît Poelvoorde et Gilbert Melki (Daniel Piron et Toni Sacchi, personnages phares du film) n’ont pas d’accent belge reconnaissable.
Enfin, les quartiers habités par les jeunes de l’époque, aujourd’hui devenus adultes sont défraîchis, mornes, morts…Les habitations sont presque insalubres, entièrement délabrées, pauvres,… N’est-ce pas une vision un peu trop radicale ? Certes, la réalité des salaires est incontestable et inacceptable mais l’entièreté de la population ouvrière et de la population employée ne vit pas dans les conditions précaires telles qu’elles sont présentées.

Pour continuer dans cette logique thématique, il faut remarquer que ce long-métrage de Benoît Mariage relance de vieilles valeurs consensuelles.
La différence des salaires et des conditions de vie ne se sont pas améliorés au fil du temps. Que du contraire. Dans ce film, Daniel Piron tente de réaliser une reconstitution d’une prise d’otage qui avait pour but de dénoncer ces problèmes salariaux et sociaux ! ‘Tout le monde le pense tout bas mais il n’y a personne pour le dire’, telle aurait pu être la devise de T. Sacchi. En décidant de se pencher sur un problème aussi inquiétant, Daniel Piron est dans l’espoir de faire prendre conscience à la population que vingt-cinq ans plus tard, rien n’a changé et qu’il ne faut pas rester de marbre face à ces injustices. Mais il espère toujours de pouvoir relancer sa carrière.

Pour terminer, Il est vrai que le grand public est habitué de retrouver ce fameux Poelvoorde dans des comédies parfois ‘lourdes’, aux gags lassants,… Tandis que le cinéphile attendait de cet acteur un jeu émouvant, poussant à la réflexion tel que dans ‘Entre ses mains’, ‘Les convoyeurs attendent’,…
Cependant, le spectateur ‘mi-commercial mi-exigeant’ trouve en ‘Cow-boy’ un juste milieu.

En conclusion, ‘Cow-boy’ dénonce le système belge de façon radicale. Certes il faut rester objectif : ce film gênera le spectateur averti mais attirera et séduira le grand public.
Cependant, il ne faut pas se focaliser sur ses préjugés et ses attentes. Ce film réserve peut-être d’agréables surprises ! Qui sait ? A vous de juger…

2. Par Audrey Brisbois

Cow-boy : Don Quichotte des temps modernes,
y aurait-il des moulins à vent en Belgique ?

Le couple Benoît Mariage et Benoît Poelvoorde s’est enfin reformé ! En effet, nous avions pu les apprécier lors de « C’est arrivé près de chez vous » ou encore « Les convoyeurs attendent ». Ces deux artistes de talent sont de retour, plus déroutants que jamais, pour présenter une comédie grinçante où des sujets comme la quête d’identité, l’endormissement de la société et l’anéantissement des idéaux qui ont bousculé la jeunesse de ceux qui la composent…
Michel Strée aura finalement obtenu son droit de parole à l’écran par l’intermédiaire de cette fiction ! Souvenez-vous cet idéaliste exalté de 21 ans à l’époque des faits, qui tenta naïvement, prenant un bus scolaire en otage, de dénoncer les injustices de la société… Celui-ci deviendra l’idole de nombreux révolutionnaires gauchistes belges dont Daniel Piron ! C’est donc empli d’innombrables illusions que notre protagoniste principal s’investira de la mission de remettre en « selle » son héros de jeunesse en le confrontant aux anciennes victimes. Ainsi donc nous suivrons la conception d’un documentaire réalisé par un has-been en pleine crise de la quarantaine, ne sachant trop où son besoin de reconnaissance le mènera. Il se heurtera malheureusement à la lente agonie des idéaux gauchistes qui l’obligeront à constater son excès de zèle pour un combat perdu d’avance dans une société qui reste inégalitaire mais totalement anesthésiée. Nous serons donc spectateurs de cette pathétique conclusion lorsque la réalisation de son documentaire tombe à plat : Daniel a définitivement perdu sa fougue de jeunesse et ne sait plus où il en est…
Des acteurs plus vrais que natures dans la comédie de la vie grâce à la souplesse de la réalisation belge qui à permis une œuvre la plus juste possible : l’humanité des personnages nous touche. Cet homme à fleur de peau nous rappelle à tous ce que nous vivons...
Ce film est empreint de la qualité du cinéma belge actuel, juste comme on l’aime : cruel, profond, gorgé de sensibilité, décalé, déroutant et plein de dérision... Du début à la fin, cette comédie nous balade entre rires et larmes sans nous ennuyer à aucun moment !

3. Par Clémence Courard

Il était une fois


Toutes les histoires commencent ainsi : « Il était une fois ». Il était une fois un homme qui voulait terminer sa carrière de journaliste en beauté, il voulait faire un film. Mais cet homme était égoïste et se préoccupait peu de ce que pouvaient penser les autres. Ce narcissisme l’amena donc à sa perte et il n’eut pas « de vie heureuse avec beaucoup d’enfants. » Cow-boy, un film où l’on retrouve le Benoît Poelvoorde que tout le monde connaît, où les personnages principaux sont passifs et apathiques, et n’ont pas envie d’être là. Un film d’auteur mais gentiment ouvert au grand public.

Tout d’abord, Benoit Poelvoorde joue, dans ce film, un mélange de personnages qu’il a déjà incarnés. C’est une impression de déjà vu qui ne nous permet pas d’apprécier le film à sa juste valeur. Dans le personnage de Daniel Piron, on retrouve par exemple celui qu’il jouait dans « Podium » ; son caractère et la relation avec sa femme sont relativement similaires dans les deux films. On le retrouve également dans « Les convoyeurs attendent » : il est encore cet homme agressif qui veut réussir à tout prix, allant jusqu’à instrumentaliser son entourage.

Ensuite, les personnages secondaires du film sont caricaturés. Ils sont comme drogués, incapables d’avoir des réactions, la prise d’otage les a abrutis. Ils sont passifs et tous pareils. Il est très facile de constater que ce ne sont pas des acteurs professionnels : leur jeu manque de vérité. De plus, ils viennent tous de quartiers complètement défavorisés, à croire que les personnes qui vieillissent deviennent de plus en plus pauvres. Tous ces personnages viennent du même moule.

Par ailleurs, une des caractéristiques des films d’auteur est que le réalisateur est libre de créer ses propres règles, tant au niveau des plans que de la mise en scène, etc. Or, dans Cow-boy, toutes les règles sont respectées, le moindre plan est parfait, la mise en scène est telle que l’on se retrouverait parfois comme dans un film commercial. C’est d’un académisme! On s’attendrait tout de même à plus d’originalité de la part d’un grand réalisateur comme Benoît Mariage. Par le respect des règles, le réalisateur a mis de côté la subtilité et le questionnement que pourrait nous apporter le film. Il s’est également servi de Benoît Poelvoorde comme « appât » pour attirer le public et avoir le succès.

En conclusion, Cow-boy est décevant par son manque d’inventivité. On s’attend à un autre Benoît Poelvoorde, à des personnages subtils, à une vision moins consensuelle. Mais on trouve comme un goût de déjà vu, ce film ne nous amène pas à une réflexion, ne fait pas changer des mentalités. Peut-être ne faut-il pas trop se faire d’idées avant d’aller voir un film belge au risque d’être déçu !

4. Par Emmanuelle Fauville


Sorti dans les salles en cette fin d’année 2007, le film de Benoît Mariage est à la fois touchant et drôle. Les cinéphiles pourront apprécier le côté réaliste et dramatique du film tandis que les amateurs y verront le côté « bonne comédie ».
L’histoire est celle de Daniel, un journaliste de 40 ans, qui présente chaque jour l’émission peu valorisante de la sécurité routière. C’est parce qu’il voulait être reconnu dans son boulot qu’il se lance dans un projet de reportage basé sur la reconstitution d’une prise d’otage. Celle-ci a eu lieu 25 ans auparavant. Son projet le passionne et il est convaincu de sa réussite. Il s’avère malheureusement que ce reportage est voué l’échec. Orgueilleux et très peu modeste, Daniel va refuser de voir la vérité en face et il s’entête dans son projet. On rencontre dans « Cowboy », un Poelvoorde comme on l’aime c’est-à-dire à la fois drôle, sarcastique, sincère et perdu.
Le thème principal du film est celui de l’identité. On rêve tous, un jour, de devenir « quelqu’un », d’être reconnu dans ce que l’on fait.

Daniel va également tenter de faire carrière. Cependant, ses idées de gloire et de réussite vont lui monter à la tête. Il va prendre son jeu trop au sérieux et va finalement foncer droit dans le mur. Mariage se sert de la volonté et de la motivation de Daniel pour toucher le public et lui laisser un message d’espoir. Mais, il veut aussi faire prendre conscience de ce qui est possible ou pas et qu’il ne faut pas se laisser bercer par des illusions.
L’œuvre de Mariage reste bien dans l’idée que l’on peut se faire d’un film belge. En plus de traiter d’un sujet marginal, « Cowboy » se démarque par les acteurs présents ainsi que par les lieux du tournage. En effet, chez les acteurs on ne manque pas de reconnaître, Bouli Lanners, François Damiens et Gilbert Melki. Quant aux lieux, on peut voir les studios de le RTBF, la plage de Nieuwport,… Bien que ce film ne suive pas à cent pour cent le concept de cinéma d’auteur, pour lesquels les belges sont la plupart du temps connus, on ne peut nier l’aspect local qui s’en échappe.
Dans le film de Benoît Mariage, la comédie côtoie le drame et la futilité côtoie le réalisme. C’est la première fois que la Belgique offre un cinéma accessible à tous. « Cowboy » est une réalisation bien belge que chacun de nous, cinéphile ou amateur, pourra apprécier à sa manière.



5. Par Caroline Grisard


COW-BOY : Une mise en abîme...

Le long métrage de Benoît Mariage se base sur un fait divers belge qui s’est déroulé le 14 Novembre 1980. Il s’agissait d’un jeune adulte armé, Michel Strée, qui était monté dans un bus scolaire et qui voulait dénoncer les injustices de la société belge.

En réalisant son film, Benoît a voulu rendre hommage au jeune révolutionnaire de 21 ans : « Je me suis dit que ce type voulait avoir la parole à la télévision et qu'il ne l'avait jamais eue, pourquoi ne pas le faire ressurgir des mémoires 25 ans plus tard ? ». Il y a donc une belle mise en abîme dans le scénario, car le personnage de Poelvoorde fait de même, il veut rappeler ce fait divers qui s’est passé il y a un quart de siècle, il réalise alors un reportage. Cette mise en avant d’une critique des injustices du pays nous est exposée de manière subtile et agréable.

Les personnages ne sont pas sur joués et stéréotypés. En effet, Daniel Prion est un homme de la quarantaine qui n’est pas épanoui, ni dans sa vie personnelle, ni dans sa vie professionnelle. Il est mal à l’aise avec lui-même mais il se prend de haut avec les autres. Le personnage de Tony Sacchi, est aussi particulier car il est égoïste, il paraît indifférent par rapport au projet de Daniel. Pourtant, il décide de prendre un risque et de lui donner de son temps.

La majorité des scènes sont agréables à regarder. Les paysages sont paisibles. On peut reconnaître des lieux typiquement belges comme par exemple Nieuport. Cependant les couleurs restent souvent dans les tons grisâtres, il y a peu de plans gais et colorés.

Benoît Mariage, par plusieurs petites subtilités, nous fait passer des messages minimes. Par exemple, dans la scène où Daniel Piron refuse de payer un jeune pauvre qui vient de laver son pare-brise, il y a une certaine ironie. Il soutient la révolte de Tony Sacchi, celle de dénoncer les injustices du pays que les politiciens ne prennent pas en charge, mais il se contrefiche lui aussi des problèmes qui ne sont pas les siens !

Enfin, comme conclusion du film, le réalisateur se sert de la chanson des Poppies « Non, non rien n’a changé ». Bien que certains aient eu du courage et de l’ambition, comme Tony Sacchi et Daniel Piron, le monde est resté intact ou presque. Si on veut se faire entendre, c’est bien trop souvent par l’intermédiaire de l’argent ou de la violence qu’on peut le faire.


6. Par Antoine Pirard

Poelvvord : un as de la gâchette !



Notre Ben’ national nous revient en cette fin d’année avec deux films : « Les deux mondes » et « Cow-boy ». Si le premier est un film français destiné à un large public, le second se situe dans un contexte tout à fait différent et s’inscrit dans le cadre des films belges à petit budget. Le spectateur suit la vie de Daniel Piron (joué par Benoît Poelvoorde) un journaliste paumé d’environ quarante ans, au boulot monotone mais poursuivant néanmoins un rêve. En effet tout au long du film, Daniel Piron tente de réaliser le projet de sa vie : faire un documentaire sur une célèbre prise d’otage qui fit partie des faits divers marquant de son enfance. Il va retrouver un héros devenu gigolo, aux idéaux disparus … Tout au long du film Daniel Piron va accumuler les désillusions. Il se pose alors des questions sur ce qu’est devenu le monde et sur le but de son existence…

Tout d’abord, Benoît Poelvoorde n’aura jamais aussi bien campé le rôle d’un looser. Dans ce film, il se révèle touchant et drôle à la fois sans toutefois entrer dans la surenchère comique comme dans ses rôles dans « Podium » ou « Le Boulet ». Son personnage va être confronté à la réalité et va voir que le fossé entre celle-ci et ses rêves est large… En effet, celui-ci va découvrir que son idole est devenu tout le contraire de ce qu’il aimait ; il va se rendre compte qu’il n’a plus de « but » dans la vie (à part son documentaire) et que celle-ci est devenue monotone. Au final, son projet va se révéler être une grande désillusion …

Le réalisateur Benoît Mariage aborde donc de manière nuancée le thème de la condition de l’homme. Nuancée? Oui car il arrive qu’on ne sache pas trop si l’on doit rire ou pleurer, néanmoins la solitude et la tristesse sont des sentiments omniprésents lorsqu’on regarde ce film. Les différents thèmes abordés interpellent le spectateur. Même si le fil conducteur du film est difficile à percevoir, ces thèmes sont toutefois très explicites et, car portés par des acteurs ayant une sensibilité qui convient parfaitement à ce film, ils nous touchent, nous émeut.

Alors on pourra dire que la deuxième moitié de film est un peu trop longue et que l’on ne percevra pas directement le sens du film mais il faut néanmoins s’attarder sur la prouesse de Benoît Poelvoorde qui signe ici une de ses meilleures performances actuelles après des rôles trop stéréotypés comme dans « Narco » ou encore « Atomik circus ». Grâce à ce rôle donné par Benoît Mariage, il nous prouve qu’il peut encore se révéler touchant et qu’il peut convenir à des rôles aussi bien dramatiques que comique.

Cow-boy est le film indépendant à voir en ce début d’année. La sauce prend et même si on quitte la salle un peu perplexe, pensif voir perdu on ne pourra pas nier qu’il en ressort quelque chose de ce film. Pari réussi par les deux Benoît qui nous prouvent qu’ils n’ont pas tirés leurs dernières munitions.


7. Par Adeline Rigo

Cowboy : c’est du belge !



Benoît Mariage et Benoît Poelvoorde, dans un film à thème, c’est du belge ! Peut-être un peu moins qu’on pourrait l’espérer. Peut-être un peu trop « grand public ». Donc un film qui pourrait plaire à tout le monde, ou alors à personne.

Le thème, d’abord. Un homme de quarante ans, de la classe moyenne, très moyenne, s’offre sa crise de la quarantaine. Et il se découvre un projet qui va tout changer dans sa vie. Enfin, peut-être ! Il va s’extraire de son passé médiocre, de son présent ringard. Il va exister. Enfin, peut-être ! En tout cas il y croit. Et il s’y met. Et puis, ça ne marche pas. Mais ce n’est pas grave, la crise de la quarantaine, ce n’est pas éternel, et finalement un petite chose minable peut très bien suffire au bonheur en restant un ringard.

Le thème, c’est bien, ça convient bien pour un film belge. Mais le film est traité un peu trop « grand public ». Une vedette plus très « belge », Benoît Poelvoorde, qui joue comme souvent le dictateur minable qui a fait son succès.
Et puis, l’histoire, les personnages, très « attendus ». Des rafales de clichés, depuis l’épouse bizarre e t inintéressante jusqu’au métier sans gloire dans le milieu de la gloire facile. Impossible de ne pas s’offrir sa petite crise existentielle.
Et les « victimes » qui doivent donner vie à son projet, qui s’en foutent complètement et qui sont là parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Enfin, son équipe, aussi minable que lui.
Ca ne va pas marcher, son truc, ça ne prendra jamais forme…c’est presque prévisible…attendu.

Le premier degré suffit…pas besoin de chercher derrière. « Grand public », quoi. Y compris une fin heureuse qui remet les idées en place au cas où on aurait voulu prendre ça trop au sérieux.

Donc, Belge, si on veut. Mais pas trop !

8. Par Elisa Sarchiè

Cowboy : le rodéo de la vie !


Benoit Mariage, le réalisateur, dresse le portrait doux et rude de la Belgique avec comme incident majeur une prise d’otage survenue en novembre 1980 dont Daniel Piron va vouloir se servir pour faire le documentaire qui va le revaloriser, croit-il, aux yeux du monde entier !
Malheureusement le film vire au grotesque quand Daniel veut manipuler les faits…

« Cowboy » est la preuve vivante, mélancolique et amère des idéaux que l’on abandonne, mais le film traduit son message de manière molle, dans une ambiance glauque qui traîne 1h40… Les valeurs sont consensuelles et l’enchaînement des actions est un peu lent.
Le scénario est prévisible. Cependant le thème que veut défendre Daniel Piron à travers son film, est quand à lui interpellant.

Ensuite le choix des acteurs, le casting, est intéressant. Poelvoorde en tête d’affiche pour accroché le public ! Les autres acteurs sont bien choisis, ils collent tous très bien à leurs personnages. Dans ce film on y retrouve le couple Poelvoorde-Depardieu du long métrage « Podium », le spectateur a comme une impression de « déjà-vu » pas déplaisante. Quelques personnages sont stéréotypés comme Sacchi et le cameraman par exemple.

De plus, le réalisateur confie à Benoit Poelvoorde le rôle de son cowboy : il sera un journaliste déprimé qui souhaite rencontrer le héros de sa jeunesse et relancer sa carrière. Le « cow-boy » en Belgique définit l’homme fonceur qui mène à terme toutes ses idées. Daniel incarne bien ce prototype car, plongé dans son idée, il perd tout contact avec la réalité et cherche à retrouver un héros qui n’en est plus un… Pourtant à la fin du film, la plus belle découverte qu’il fera sera celle de lui-même ! Cette fin est très subtile et révélatrice de toute l’idéologie du film.

Bien qu’on s’identifie facilement à un personnage qui traverse une crise existentielle, l’ambiance du film tourne à la déprime et pousse très peu à la réflexion.
De plus, "Cowboy" marque les retrouvailles du réalisateur Benoît Mariage et de son compagnon Benoît Poelvoorde. Les deux hommes avaient partagé ensemble l'affiche du célèbre film "C'est arrivé près de chez vous" en 1992 et « Les convoyeurs attendent ».
Malheureusement, une bonne alliance et un bon précédent ne suffissent pas à répéter le coup de maître.


9. Par Madeline Simon

C’est du belge !

Film de Benoit Mariage, « Cowboy » est une comédie tout en restant un bon film belge. Malgré les pitreries de Benoit Poelvoord, acteur principal, c’est un film à messages.
Ce dernier met en place l’histoire d’un journaliste, Daniel Piron (Benoit Poelvoord), qui est installé dans une vie monotone, où son seul job de journaliste consiste à présenter des spots sur la sécurité routière qui le tourne en ridicule. Ses idéaux de jeunesse se sont envolés, mais Piron ne se laisse pas abattre et tente de donner un second souffle à une affaire de prise d’otage vieille de vingt-cinq ans (histoire vrai). Daniel décide donc de tourner un documentaire consacré au preneur d’otage Tony Sacchi et aux enfants présents dans le bus. Mais lorsqu’il retrouve les protagonistes, le jeune gauchiste est devenu un gigolo qui a mis aux oubliettes ses idées révolutionnaires. Les enfants ont grandi en oubliant cette histoire. Le documentaire de Piron semble compromis, il tente alors de tricher en manipulant les faits. Mais malgré tous ses efforts son film est un vrai fiasco.
Cette idée révolutionnaire de l’époque n’a pas pu évoluer dans ce monde sans pitié, qui avec le temps est devenu bien pire. Alors que Piron voulait montrer l’évolution de celle-ci, il s’est retrouvé face à un mur.
L’injuste de la société est, en effet, l’un des messages que le film fait passer. Il parle du fait que nous sommes les victimes de la société et de l’injustice,…et ce depuis toujours. Il met surtout l’accent sur le fait qu’aujourd’hui on se bat contre les injustices de la société, les mêmes qu’il y a vingt-cinq ans, et qui existeront toujours probablement dans vingt-cinq ans. Le film montre bien que « non, non rien n’a changé » et ne changera surement jamais, on sera toujours des victimes. Ce côté social (belge) se voit à travers les personnages qui ont perdu la foi en leur combats de l’époque.
Ensuite, par le personnage de Daniel, le film montre que les médias sont des manipulateurs pour avoir de l’audience, et qu’ils n’ont aucun scrupules à transformer les fait à leur sauce. Ce qui démontre qu’il ne faut pas, toujours, croire les médias et avaler leur paroles sans rien dire, car les informations ne sont pas toujours vraies. Mais l’excès de singeries de Poelvoorde, fait ressortir un petit côté commerciale à ce film.
En conclusion, Benoit Mariage a fait du bon boulot car les bêtises et les pitreries des acteurs, les rebondissements de l’histoire vous font passer du rire aux larmes. Toutefois ce film « auteur-commercial » ne peut plaire qu’à un petit nombre de personnes car il joue avec un pied dans chaque monde du cinéma, et s’assure que l’on a bien compris le message par le clin d’œil fait aux Poppys en fin de film.

10. Par Manon Thibaut

Otage de soi


Cowboy, film belge, est sorti en 2007 dans les salles avec comme tête d’affiche, Benoit Poelvoorde. Benoit Mariage qui en est le réalisateur a travaillé comme journaliste pour « vers l’avenir », à la RTBF et a participer aux émissions « steap-tease » avant de réaliser ses propres films.
Daniel Piron, personnage principal du film, journaliste télé en décrépitude croit en son documentaire qui consiste à reconstituer une prise d’otages datant d’une vingtaine d’années. Il souhaite pour ce faire retrouver les protagonistes de ce fait divers, 16 enfants devenus grands et leur enseignant qui ont été pris en otage par le jeune Michel Strée et des copains activistes, le 14 novembre 1980 à Vielsalm. Ce fameux bus scolaire menacé devait interpeller le monde politique sur la souffrance de la classe ouvrière.
Ce film réaliste et émouvant, sous des apparences relativement drôle, témoigne avec une profonde mélancolie de la tristesse de l’être face à ses échecs et ses difficultés à les accepter. Benoit Mariage, en traitant d’un idéaliste frustré, se tourne tout de même vers un large public qui devra s’interroger sur cette pensée : « l’estime de soi commence dans la reconnaissance et découverte de ses échecs ».
La réalisation de ce film, contenant une mise en abyme, traite de sujets lourds et donne parallèlement, de par ces acteurs professionnels et non, une atmosphère vivante voir ironique. Seul détail décevant face à l’interprétation d’acteur : Benoit poelvoorde incarne un personnage qu’on lui connait déjà.
Bien qu’il inspire une réflexion, ce film reste accessible à la plupart d’entre nous. Malgré tout, la réalisation s’éloigne du concept consensuel en sortant le public de sa situation habituelle de spectateur plongé dans un moment de lassitude agréable en le mettant nez à nez à des situations irritantes.
En effet le spectateur peut ressentir un grand mal être lorsque le film met en scène les otages sur la plage et que l’on fait face à des « acteurs » en mutisme devant les caméras. Exaspération accentuée lorsqu’il tente de truquer son fiasco et use d’instrumentation des personnes interrogées, manipule les images. Devant cette scène nous avons alors l’envie poignante d’arrêter ce tournage, ce désastre.
Une des dernières scènes nous plonge dans une ambiance tragi-comique en montrant les otages en fête en non concernés par l’événement vécu il y a 20 ans face au journaliste qui ne peut plus les envisager comme tels car il souffre de problèmes personnels non réconciliés. Là, son fantasme d’un film où allait ressurgir une douleur sociale s’évanouit complètement.
Mais, Le film fait sourire en nous montrant, avec tendresse, les illusions perdues et les renoncements de Daniel Piron. Le chant final d’ailleurs, attendrissant et pathétique, qui met en scène une chorale d’adultes amateurs criant leurs désenchantements met merveilleusement bien en avant cette déception.
Ce film très humain, drôle et nostalgique, nous propose une réflexion sur l’individu face à ses échecs, ses erreurs et sa difficulté à les reconnaitre et à les affronter afin de s’en dégager pour continuer à avancer.


11. Par Vanherck Aline

La réalité sur nos écrans



« Cow-boy » est un film belge réalisé par Benoît Mariage. Il révèle les injustices sociales auxquelles nous faisons face dans la vie courante, entre la classe ouvrière et la classe plus aisée. Rempli en même temps d’humour et de subtilités, ce film d’auteur nous emmène une fois de plus dans les problèmes sociaux de la vie actuelle. Malgré la présence de certains personnages stéréotypés, la réalisation est fort intéressante et l’histoire est d’autant plus originale.


Tout d’abord, certains personnages de ce film sont quand même fort stéréotypés. En effet certains personnages comme par exemple François Damiens ont un accent fort prononcé. Tout le monde sait que ce film est belge il n’y a nul besoin d’augmenter cet effet. Cela ne positive pas l’image des belges, au contraire cela montre uniquement qu’ils peuvent être reconnus grâce à leur accent. De plus, un autre aspect négatif que l’on pourrait développer dans ce film c’est la façon dont il aborde le thème de la pauvreté de certains quartiers. Il est vrai que bon nombre de personnes ont des difficultés dans notre pays mais la façon dont Benoît Mariage développe ce passage se révèle un peu fort vexant pour certaines personnes faisant partie de la classe ouvrière.


Ensuite, même si ce film se révèle être assez divertissant pour un film belge, il développe aussi beaucoup d’aspect positif. Les figurants de ce film sont pratiquement tous belge et le paysage de tournage se situe en Belgique uniquement, ce qui permet de renforcer le faite que ce film soit belge. De plus, le jeu des acteurs est aussi bien déterminé malgré le petit côté stéréotypé au niveau de la langue. Entre autre, Benoît Poelvoorde excelle dans son rôle, on sent qu’il se met complètement à la place du personnage et qu’il a envie d’atteindre son but même si personne ne le suit à première vue.


Pour finir, les thèmes développé dans ce film permettent au spectateur une réflexion par rapport à l’injustice qu’il existe dans notre société face aux plus pauvres. Il véhicule un message d’entraide, de tolérance et de solidarité. Ce qui est particulièrement attrayant, c’est l’histoire qui tourne autour de ce thème, qui n’est autre que la prise d’otage d’un bus scolaire en 1980. Une histoire qu’on pourrait qualifier de hors du commun. De plus, ce film est à la fois drôle et nostalgique. Le réalisateur nous met face à une situation plutôt terne tout en gardant un côté amusant avec une pointe d’humour juste quand il le faut.


En conclusion, ce film drôle, amusant, triste et émouvant à la fois, plaira à un large public. Il aborde un sujet intéressant pour tout le monde, il touche un fait actuel de notre société autour d’une histoire originale. Et la réalisation a été développée de manière très subtile. Bref, un film à aller découvrir sans aucune hésitation !

12 Par Charline Firket

Ce film de Benoît Mariage est comme une retrouvaille entre Benoît Mariage, lui-même, et Benoît Poelvoorde. Après « Les convoyeurs attendent », voici « Cowboy ». Un film truffé de subtilités qui met en scène un capitaliste qui, au fil du temps, va devenir un idéaliste.



En effet, Benoît Poelvoorde est toujours aussi époustouflant ! Il excelle par son génie. Il a exprimé avec talent et audace les diffèrentes facettes de son personnage. Il apparaît comme quelqu’un de très profond, très réel quoi que un peu dans un monde a part.



Pour ajouter à cela, ce film, touchant de vérité brute, a une âme et il nous pousse à la réflexion. Il laisse des traces dans notre subconscient. On ne reste pas de glace devant les banlieues défraîchies et l’injustice que « Sacchi » dénonçait.



« Cowboy » est, de plus, sans prétention cinématographique. Dépourvu d’effets spéciaux, le film ne jette pas de la poudre aux yeux. Il n’est certainement pas conseillé aux amateurs de « Matrix » ou autre...



Pour conclure, ce film n’est pas à mépriser malgré les nombreuses critiques négatives écrites par quelques plumitifs excités.

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