Thèmes

dimanche 24 février 2008

Lennep au Mamac

Par Clémence Courard

Lennep: l’alchimie et l’art

Un artiste en pleine recherche, recherche de l’alchimie, recherche de la pierre philosophale. Dans ses œuvres, tout se transforme, tout a un sens second, caché. Il cherche à passer du sombre aux couleurs. Et comme pour lui la couleur représente la vie, il va essayer de trouver cette pierre philosophale qui lui permettra de garder cette vie à jamais et d’avoir en même temps la connaissance absolue.

Tout d’abord, cette exposition est relationnelle ; toutes les œuvres sont liées entre elles. Si on creuse un petit peu, il y a moyen d’en trouver une certaine quantité. Mais il y a aussi ce lien qu’a chaque œuvre avec l’alchimie, l’alchimie du homard qui est noir et devient rouge après avoir été cuit. Par exemple, il y a ce lien entre Duchamp et Lennep par l’urinoir, le lien entre le spectateur et l’œuvre dans ce tableau où est décrite une scène au lieu d’être peinte, etc.

Ensuite, les couleurs sont très parlantes. Le homard est noir quand il vit, est rouge quand il est cuit. Il va donc de la vie vers la mort tandis que ses couleurs font le contraire : du noir vers le rouge, de la mort vers la vie. Comme dans l’installation « La dame au lapin », des enfants puisent dans les couleurs de l’arc-en-ciel tout en mangeant des bonbons noirs. L’enfant va de la mort avec les bonbons, vers la vie avec les couleurs. Les teintes sont très significatives, elles-mêmes porteuses d’un sens.

Enfin, la complexité des œuvres, ne nous permet pas de percevoir tous les sens. Une œuvre en cache une autre, qui en cache une autre, etc. Rien n’est simple et les relations à créer de nous-mêmes sont totalement improbables. Comme par exemple pour cette œuvre où l’on voit du latin écrit sur du papier toilette, qui lui est sur un piano. Quel sens est-ce que tout cela pourrait avoir ? Peut-être la vulgarisation du latin, la mise en musique des paroles, à chacun son interprétation.

En conclusion, « Pince-sans-rire » est une exposition de liens, de relations, d’alchimies et de couleurs. Un mélange assez compliqué de choses pourtant simples. Un chemin à la recherche de la pierre philosophale qui nous laisse sur notre faim quand nous sortons de là. Mais que cherche-t-il véritablement à nous faire passer ?



Par Aline Vanherck

L’envol de la légèreté…


Lennep nous invite à explorer son exposition contemporaine à travers un guide qui est le homard. Il a créé des œuvres qui sont inspirées de l’alchimie. Au début de l’exposition on nous décrit que le homard est noir au départ et qu’une fois cuit il devient rouge. Cette évolution des couleurs se remarque plusieurs fois lors de la visite. Ces deux couleurs sont assez contradictoires, entre autre le noir est une couleur triste qui nous fait penser aux désespoirs et à la mélancolie tandis que le rouge au contraire est une couleur vivante remplie de joie.

Premièrement, l’œuvre qui se situe au centre de cette exposition est un piano couvert de papier toilette. Sur celui-ci se trouve des écritures en latin. Ces écritures peuvent expliquer l’évolution de la langue, en effet le latin a donné naissance à beaucoup de langues différentes. On pourrait comparer cela au son produit par le piano. Lorsque quelqu’un joue un morceau en général, c’est fort calme au début puis le son se développe pour donner une belle mélodie. En outre, le latin est une langue que peu de monde connait encore aujourd’hui et le fait de savoir jouer du piano est un atout que peu de gens possèdent. Ce sont deux choses fort différentes, qui ont un côté mystérieux car il n’est pas donné à tout le monde de savoir jouer du piano ou de comprendre le latin.

Deuxièmement, le contraste des couleurs est fort marquant. Toute l’œuvre est uniquement composé de noir et de blanc. Le piano est noir, les notes sont blanches et noires, le papier toilette est blanc et enfin les écritures sur celui-ci sont en noires. Le blanc est signe de pureté, de légèreté, d’envol, de calme, et opposé à celui-ci nous avons le noir qui est triste, terne, morose, déprimant. Ce sont deux couleurs opposées. Cependant lorsque que quelqu’un commence à jouer, ce côté noir, déprimant s’envole et laisse place à une douce musique blanche transparente, gaie, jolie,… Cette tristesse disparaît pour laisser place à la douceur et à la joie. Et donc il y a une transformation du noir vers le blanc.

De plus, si nous prenons le papier toilette et le piano en tant qu’objet. Le piano est un instrument lourd avec une grande valeur et opposé à celui-ci, il y a le papier toilette qui est extrêmement léger, qui ne coute rien. Ces deux éléments ont des valeurs opposés qui sont réunies ensembles. En sus, cette œuvre nous donne envie de nous envoler vers un ailleurs. Lorsque quelqu’un passe à côté le papier toilette qui est signe de légèreté s’envole avec le vent. De même que lorsqu’on joue à ce piano, on s’imagine qu’avec le son de la musique le papier s’envole.


Pour finir, cette œuvre établit quelque lien avec les autres œuvres de l’exposition. Nous retrouvons à plusieurs reprise le contraste des couleurs blanche et noire comme par exemple le parapluie, mais nous retrouvons aussi des autres combinaisons de couleurs comme l’or et le gris ou encore le rouge et le noir. De plus, lors de l’exposition plusieurs vidéos présentes émettent de la musique. On pouvait donc établir un lien entre la musique et le piano. En outre, on pouvait remarquer que sur la plupart des œuvres des phrases étaient inscrites tout comme sur le papier toilette posés sur le piano.

En conclusion, l’exposition de Lennep nous présente l’art à travers différents supports, en nous exposant la relation entre l’alchimie et le homard. Le homard qui est le fil conducteur de l’exposition. Toute cette exposition est basée sur différents thèmes qui ont tous un lien, l’un avec l’autre. Alors laissez-vous envouter par la musique, par les paroles et pas les œuvres de Lennep… Quoi de plus simple que de se laisser envoler par la légèreté des mots ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le texte en latin écrit sur du papier wc répandu sur un piano est copié d'un traité alchimique de M.Maier, Atalanta fugiens, 1618.