Thèmes

mercredi 20 février 2008

Le diable abandonné, P Corillon


Le diable abandonné
Auteur : Patrick Corillon du 21 novembre 2007 au 1 décembre 2007



Par Audrey saenen

Sonnez-le Corillon, le diable est arrivé !

Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands. Rendez-vous donc l’année prochaine pour un spectacle non plus basé sur les lettres mais sur les matériaux. Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands. Rendez-vous donc l’année prochaine pour un spectacle non plus basé sur les lettres mais sur les matériaux.


Suivre les mots !

Patrick Corillon, plasticien et artiste, propose aux petits et grands de suivre avec bonheur, le premier tableau, « la Meuse obscure », du fruit de son talent intitulé : « Le diable abandonné ». Alors près à retomber en enfance ?
C’est l’histoire du fils d’un marionnettiste qui ne veut pas reprendre le théâtre de son père, car il ne désire pas passé sa vie derrière des décors à parler pour des marionnettes. Mais il ne trouve pas les mots pour le dire et se laisser amadouer par le livre délavé du diable, où tous les mots que l’on écrit sont, si ils restent inscrits, justes et sincères. Il décide donc de partir à la recherche de ce fameux livre délavé et va rencontrer une série de personnage fous mais surtout la belle Élise, son âme sœur…Finalement tous les chemins qu’il emprunte n’aboutiront « nulle part ».
Cette histoire nous permet pendant près d’une heure de s’oublier et de se laisser bercer par les mots et la douce voix de la narratrice, qui raconte avec beaucoup de passion ce que les images ne nous disent pas, avec des mots simples, tel une maman qui borde son enfant le soir en lui lisant une histoire pendant qu’il regarde les images.
Voilà pour la partie narration, car le petit plus ici : est que les images et les mots ne restent pas fixent sur le papier mais bougent, changent, prennent vie dans ce petit « écran » que tout le monde regarde avec des yeux d’enfant. En effet, Patrick Corillon illustre ce conte enfantin par des mots et des images avec lesquels il joue. C’est comme cela que « le fils » se transforme pour devenir « filles », ou encore que les oiseaux ne sont pas dessinés mais représentés pas un « Cui Cui »,…Tous ces jeux apportent une petite touche humoristique à la pièce.
Cet univers magique d’enfant est renforcé par l’alternance entre la voix et les images. L’ambiance de ce conte, où les lettres jouent avec les mots, et les mots avec les phrases et les images, est magique. La pièce est vivante, on l’entend presque respirer. Mais comme tout bon tour de magie il y a un « truc ». Le mystère est vite levé car en fin de représentation, Patrick Corillon nous invite à passer dans les coulisses pour partager avec nous tous ses secrets et astuces qui nous ont fait vibrer tout le long du spectacle.
En conclusion, cette histoire mise en scène et réalisée par Patrick Corillon est originale, enfantine et magique pour tous ceux qui ont encore au fond d’eux leur âme d’enfant, ce spectacle permet de la retrouver pendant une heure tout en s’amusant et en s’émerveillant à travers cette forêt de mots.

Par Baptiste Carolus

Jeu de mots

« Le diable abandonné, premier tableau : la Meuse obscure » de Patrick Corillon au théâtre de la place.
Une femme, un bouquin, une tringle, une corde, quelques draps, mais surtout, des mots, énormément de mots.
L’histoire se déroule pendant l’hiver 1915. Le montreur du théâtre de la coquille, petit théâtre de Sérinan au bord de la Meuse, décide de brûler son castelet, ses décors et ses marionnettes pour réchauffer les spectateurs. Il tenta de remodeler ses marionnettes avec de la mie de pain mais, un an plus tard, les spectateurs affamés les mangèrent, laissant seulement les tringles comme personnages du théâtre de la coquille .En 1917, les réunions publiques étais interdites dans la région. Il décide donc de ne plus donner voix à ses personnages imaginaires mais d’écrire les dialogues sur des draps. Patrick Corillon remet à jour l’idée de ce théâtre exclusivement constitué de mots.
Ces mots peuvent nous toucher au plus profond de notre être, nous faire pousser des « ohhhhh » d’exclamation, des « ahhhhhhh » de réjouissance, nous font sourire, nous donnent envie de pleurer et peuvent même nous faire ressentir la peur. Grâce à toutes ces phrases, lettres, mots et onomatopées la pièce prend vie devant nos yeux comme dans un théâtre de marionnettes.

Mais où sont ces marionnettes si elles doivent nous raconter l’histoire de ce jeune homme à la recherche de ses propres mots ? Et bien, c’est ici que les idées de l’artiste deviennent vraiment innovantes dans le monde du spectacle car c’est la parole qui devient personnage, décors, objet, etc.… Les mots deviennent le monde imaginaire inventé par Patrick Corillon.
Enfin, pour accompagner cet attroupement de lettres, une musique s’accorde parfaitement avec les émotions, les intentions, etc.… elle nous donne une meilleure perception de la situation en se fondant à notre imagination.
En attendant la suite de cette merveilleuse histoire, je vous invite à aller voir la représentation de ce formidable jeu de mots.

Par Adeline Rigo

Le diable abandonné


Voir une pièce de théâtre sans rien en connaître représente un risque : celui d’en sortir sans rien n’y avoir compris quand cette pièce ne se regarde pas au premier degré. C’était le cas de « Le diable abandonné », écrite et mise en scène par Patrick Corillon, le mardi 27 novembre 2007 au théâtre de la place.

A la manière de Magritte on pourrait dire « ceci n’est pas une pièce de théâtre ». Une comédienne lit un livre à haute voix. Cette narration est illustrée, renforcée, complétée par un « deuxième acteur ». Un castelet, en fait, dans lequel passent des mots, des phrases, écrits sur des pancartes ou des draps qui apparaissent et disparaissent.

Une non-pièce de théâtre , un déluge de mots qui installe l’action dans les têtes. Quand ça fonctionne. Mais cela fonctionne-t-il avec tout le monde ?

Avec moi, ça a fonctionné. La pièce s’est jouée dans ma tête.

L’action, une nouvelle variation sur le thème du pacte avec le diable. La souffrance, la peine, les espoirs immenses d’un enfant qui veut devenir un homme, trouver le bonheur et rencontrer l’amour. L’histoire d’un fils qui ne veut pas reprendre le théâtre de marionnettes de son père parce qu’il ne veut pas se cacher pour parler. Il veut parler debout, face à face avec le monde. Mais à son grand désespoir, il ne trouve rien à dire. Et le diable apparaît pour le « sauver » à condition qu’il découvre un livre magique. Enfin, il apparaît dans nos têtes, n’est-ce pas ? Une corde spectaculaire le sauve de la mort. Une nature qui lui parle l’accompagne dans sa découverte du monde. Et dans sa découverte de lui-même.

Au fil des chemins et des rencontres il trouvera l’amour. Mais finalement ce pacte avec le diable était-il bien nécessaire ?

« Le diable abandonné » pourrait être la réponse à cette question que l’on se pose en refermant le livre.



Par Aline Vanherck

Retour aux pays des merveilles…
(Le diable abandonné)


« Le diable abandonné » de Patrick Corillon est une pièce qu’il faut qualifier de « hors du commun ». Il est assez rare de rencontrer des pièces de ce style. Elle est remplie d’amusement, d’humour, de simplicité mais aussi de subtilité et de jeux de mots. Elle nous fait virevolter dans un monde imaginaire qui nous emmène dans un univers à part entière.

Tout d’abord, cette pièce présente énormément d’atouts. La seule chose négative que l’on pourrait exposer ici en est sa longueur. Elle est en effet fort courte. Une fois saisis dans l’histoire on aurait jamais envie d’en sortir. On oublie tout et l’on se projette dans une histoire toute mignonne pleine de personnages imaginaires. Et la fin arrive relativement vite. C’est assez surprenant de se projeter dans son enfance à travers une pièce, mais une fois qu’on à la possibilité de le faire, on voudrait ne jamais revenir car en effet quoi de plus drôle que de repenser à nos plus belles années de bonheur? Là ou le mot problème ne faisait pas partie de notre langage courant.

En outre, cette pièce nous emmène dans un monde à part, dans nos plus beaux rêves d’enfant. Il y a comme un flash-back qui nous renvoie dans notre plus tendre jeunesse. Le castelet nous rappel nos jeux d’enfance, en effet qui n’a jamais passé des heures à jouer avec des marionnettes ? L’histoire simple et amusante nous remémore celle que nos parents nous lisaient avant de nous endormir, et celle que nous lisons désormais aux plus petits. La magie et le rêve de cette pièce rend songeur.

Ensuite, il faut reconnaitre que la mise en scène relève d’un énorme travail et qu’il est assez rare d’y retrouver autant de précisions. En effet, on peut retrouver une extrême finesse dans tous les petits détails comme par exemple les draps avec les lettres et les dessins, les accessoires,... Ce sont toutes des petites choses qui ont pris énormément de temps à être réalisées. Ensuite, la musique est à chaque instant en accord avec l’histoire. Elle a un lien direct avec la pièce et elle est toujours sur le bon ton. En sus, le fait que la pièce soit tournée sous forme de castelet et que nous soyons tous rassemblés dans une salle extrêmement petite nous enferme dans une ambiance familiale, sympathique et chaleureuse. Il a nécessité beaucoup de temps de talents et de rigueur pour que tout soit réfléchi avec autant de netteté mais c’est toutes ces petites précisions qui ont donné autant de plaisir à voir cette pièce.

Pour finir, elle nous dévoile le pouvoir et l’importance de chaque mot. On retrouve énormément de jeux de mots, de métaphores, de mélange de lettre qui donne un autre mot. Elle nous fait remarquer l’influence de chaque mot que l’on emploie. La richesse des mots est mise en avant. Tous les mots peuvent en cacher un autre. En plus de jouer sur les jeux de mots il joue aussi avec l’écriture car il y a différentes façon d’écrire, on peut écrire simplement avec des lettres dactylographiées mais on peut aussi écrire à la main ou aussi à travers un dessin,… Le faite de jouer avec l’écriture et le langage est une façon différente de voir le monde. Il est rare de prendre conscience des mots, de l’écriture. Ce spectacle nous fait naviguer entre les mots et la voix, mais aussi entre le silence, la musique, le mouvement et le calme.

En conclusion, Le spectacle de Patrick Corillon nous fait réfléchir sur l’importance des mots à travers une histoire surréaliste et un décor fabuleux. Il met en scène une histoire tout mignonne qui permet de jouer avec les mots, avec le silence, avec la musique et avec l’imaginaire. Quoi de plus magique que de pouvoir retourner un court instant dans nos plus belles années d’enfance ?

Aucun commentaire: